ORANGE attiré par l'Espagne (presse)

07/07/2014 - 11:17 - Option Finance

(AOF) - Orange (+0,13% à 11,465 euros) a déclaré par la voix de son président-directeur général Stéphane Richard étudier des possibilités de croissance externe en Espagne. Interviewé par l'agence de presse Reuters samedi, le dirigeant de l'opérateur explique que le marché européen semble de plus en plus ouvert aux opérations de fusions & acquisitions et que l'aval de la Commission européenne dans d'importants récents dossiers de rachat, en Allemagne et en Irlande notamment, était de bon augure. " On a des sujets importants en Espagne, peut-être en Belgique, peut-être en Pologne, cela peut être le cas en Roumanie. (...) Cela fait beaucoup de théâtres d'opérations mais s'il ne fallait en mentionner qu'un seul comme un peu une priorité pour nous, ce serait l'Espagne ", a déclaré le PDG de l'ex-France Telecom à nos confrères. Stéphane Richard n'a en outre pas exclu de participer à une nouvelle tentative de consolidation du marché français. Le sort de Bouygues Telecom ne serait donc pas scellé : " Est-ce qu'on peut revenir dans le jeu ? Oui, bien sûr, mais pas comme architecte, pas comme arrangeur ". Avant d'ajouter : " D'un point de vue concurrentiel, nous ne prendrons pas le risque de repartir sur ce dossier. Mais si quelqu'un d'autre décide de le faire et nous sollicite (...) pour, peut-être, permettre d'élaborer une offre qui peut satisfaire Bouygues, bien sûr qu'on regardera ". Ces dernières semaines, Bouygues et Orange ont publié des communiqués indiquant que les tentatives de cession des activités de Bouygues Telecom à Iliad et Orange avaient échoué. Bouygues avait ainsi annoncé le 11 juin un plan de suppression de 1 516 emplois dans sa filiale et la mise en place d'un politique agressive sur l'Internet fixe. Orange, de son côté, avait dit le 2 juillet ne pas souhaiter prendre part à une consolidation du secteur pour le moment au vu de la situation. Samedi dans son entretien à Reuters, Stéphane Richard précise que le prix proposé par Iliad pour les activités de Bouygues Telecom était visiblement trop réduit pour satisfaire le groupe diversifié. Il ajoute que des discussions avec Numericable ont été entamées "à la marge" mais que le projet de fusion entre le câblo-opérateur et SFR, très complexe, n'a pas permis de rentrer dans le sujet en profondeur. (E.B)

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Premier opérateur télécom du mobile et du fixe à haut débit sous la marque Orange en France, ainsi qu'en Pologne ; - L'un des leaders mondiaux des services de télécommunications aux entreprises multinationales, sous la marque Orange Business Services ; - Accélération des réductions de coûts et refus de participer à la guerre des prix dans le fixe ; - Fusion SFR/Numéricable bénéfique à moyen terme sur les prix dans le fixe et le mobile ; - Relais de croissance avec le développement rapide dans les pays émergents et le succès des Smartphones (gros consommateurs d'Internet mobile) ; - Capacité à accroître la base clients dans les trois pays clés du groupe -France (grâce au succès de la marque à bas prix Sosh), Espagne et Pologne- et à maintenir son avance technologique dans la fibre et le 4 G.

Les points faibles de la valeur

- Cadre réglementaire défavorable, marqué par une pression accrue des instances régulatrices, voire politiques et intervention de l'Etat dans la stratégie du groupe, par exemple en bloquant la vente de DailyMotion ; - Sensibilité de la valorisation boursière aux déclarations des concurrents, tel Vodafone ; - Dans un marché français du mobile très concurrentiel, recul persistant du chiffre d'affaires, ainsi qu'en Pologne ; - Sorties de trésorerie significatives pour financer les licences 4G ; - Branche de services aux entreprises en difficulté : limitation des dépenses informatiques et de télécommunication dans un contexte économique incertain ; - Rejet, en juillet 2013, par la justice, d'une contestation fiscale qui entraînerait pour le groupe une hausse de 2,1 Mds de sa dette nette, d'où un risque de dégradation de la note de cette dernière par Moody's ; - Doutes des investisseurs en la capacité du groupe à réaliser le plan " Conquêtes 2015 ".

Comment suivre la valeur

- Valeur de rendement dans un secteur boursier considéré comme structurellement déflationniste par les analystes ; - Réalisation des objectifs du plan " Conquêtes 2015 " : 300 millions de clients d'ici à 2015, doublement du chiffre d'affaires issu des pays émergents avec un objectif de 5 à 7 milliards d'euros d'acquisitions d'ici 3 ans ; - Rationalisation du portefeuille d'actifs avec des désengagements au Portugal et en République dominicaine ; - Rumeurs d'introduction en Bourse de la joint-venture EE au Royaume-Uni qui faciliterait les acquisitions ; - Rachat éventuel de Bouygues Télécom ; - Atteinte des objectifs 2014 d'un chiffre d'affaires en recul de 3-4 % et d'un excédent brut d'exploitation entre 12,1 et 12,6 Mds ; - Forte présence de l'Etat dans le capital (13,45 % directement et 13,5 % par le FSI), ce qui affecte la valorisation boursière.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Opérateurs télécoms

Globalement Le chiffre d'affaires des opérateurs télécoms sur le marché de détail a reculé de 7,7% à 38 milliards d'euros en 2013, selon l'Arcep. Les recettes issues des communications mobiles ont chuté de 14% alors que les utilisateurs recourent de plus en à leur mobile : le volume de données échangées a bondi de 63,3% sur un an. Plus inquiétant : l'écart se creuse entre les opérateurs français et américains. Les opérateurs américains bénéficient non seulement d'un revenu moyen élevé mais aussi de fortes marges. Le géant Verizon a affiché des résultats record en 2013, avec un bénéfice net multiplié par treize en un an. La facture mobile de ses abonnés s'établit en moyenne à 157 dollars par mois (110 euros), en progression de 7% sur un an, grâce au prix élevé des communications mobiles outre-Atlantique, et à l'augmentation de la consommation de services sur smartphones. Aux Etats-Unis le revenu moyen par utilisateur s'établit à 52,82 dollars (39 euros), contre 22 euros en France. En deux ans, les opérateurs historiques français ont subi une chute de 25% à 30% de leurs revenus par abonné mobile. Or les opérateurs doivent mener d'importants investissements dans leur réseau, notamment pour développer l'Internet mobile très haut débit dans le fixe (fibre) et dans le mobile (4G). FTB/ACT/