PSA PEUGEOT CITROEN : le marché automobile est encore en crise (Carlos Tavares)

14/07/2014 - 08:56 - Option Finance

(AOF) - La crise du marché automobile européen n'est pas finie, a estimé Carlos Tavares, le président du directoire de PSA Peugeot Citroën au Figaro ce week-end. Il le restera tant qu'il n'aura pas retrouvé un niveau de ventes de 16 millions de voitures, dont deux millions pour la France, a-t-il précisé. A propos de la situation de son groupe, le dirigeant a rappelé avoir fixé deux grands objectifs à atteindre au plus tard en 2016. D'une part, la marge opérationnelle du groupe, qui est négative aujourd'hui, doit redevenir positive à hauteur de 2 %. D'autre part, PSA doit réussir à aligner trois années successives de cash-flow positif, à hauteur de 2 milliards d'euros. Ces deux exigences permettront automatiquement d'atteindre un troisième objectif : ramener la dette à zéro. " Lorsque ces critères seront atteints, alors là, oui, nous pourrons déclarer très officiellement et avec un très large sourire que la crise est terminée et que PSA peut passer à l'étape suivante ", a-t-il conclu.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Deuxième constructeur européen derrière Volkswagen, avec 14 % du marché sous les marques Peugeot, Citroën et bientôt DS pour le segment luxe, et septième mondial, avec une accélération de la croissance en Chine et au Brésil ; - Management visionnaire sur la problématique des économies d'énergie pour les petites voitures ; - Fortes positions en Europe avec 11 % de parts de marché ; - Partenariat financier et opérationnel avec le chinois DongFeng qui donnera de la souplesse financière au groupe ; - Arrivée à la direction de Carlos Tavares, apprécié des investisseurs ; - Stratégie de montée en gamme dans les pays émergents.

Les points faibles de la valeur

- Un des constructeurs les plus exposés à un marché européen (environ 60% de volumes) frappé par la chute des immatriculations ; - Fortes pertes de parts de marché en France, avec un recul des ventes de 5 % en 2013, et exposition à la Russie ; - Perte de contrôle de 50 % des activités de financement en Europe ; - Dilution de la part des actionnaires après l'augmentation de capital de 3,9 Mds au printemps 2014, réservée pour 1,05 Md au chinois DongFeng et à l'état français.

Comment suivre la valeur

- Valeur de redressement, ultra-cyclique ; - Exécution du plan 2014/2018 " Back in the race " : - free cash flow positif dès 2016 et marge opérationnelle de 2 %, - différenciation des 3 marques Peugeot, Citroën et DS, marque premium, - croissance offensive en Chine avec un doublement du réseau entre 2013/2014, grâce au partenariat avec DFM, - forte réduction du nombre de modèles d'où une production plus rationnelle ; - Réussite du nouveau positionnement de Citroën, qui lance 2 nouveaux modèles, la C4 Cactus et la C1, assortis de modes de commercialisation en leasing ; - Poursuite ou non de la collaboration avec Mitsubishi dans les voitures électriques et du projet technologique Hybrid Air ; - Spéculations sur une cession totale ou partielle de la participation dans l'équipementier Faurecia ; - Incertitudes sur la gouvernance et l'unité de la famille Peugeot qui devra laisser entrer le chinois Dongfeng dans le capital, à hauteur de 14 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Le Parlement européen a définitivement adopté une réforme impliquant la réduction de 27% des émissions de CO2 des voitures neuves entre 2015 et 2021. Cette décision s'inscrit dans une politique qui consiste à limiter la contribution du secteur des transports au réchauffement climatique. Les véhicules particuliers représentent aujourd'hui environ 12% des émissions européennes de gaz à effet de serre. Le premier objectif de 130 g/km pour 2015, correspondant à une consommation moyenne de 5,5 l/100 km d'essence ou de 4,9 l/100 km de gazole, devrait être facilement atteint, notamment car la crise économique actuelle favorise le choix de petites voitures. En revanche, l'objectif de 95 g/km en 2021, correspondant à des consommations de 4,0 l/100 km d'essence, 3,6 l/100 km de gazole, est beaucoup plus compliqué à atteindre pour les constructeurs. FTB/ACT/