DANONE confirme ses objectifs 2014

25/07/2014 - 08:15 - Option Finance

(AOF) - Danone a dévoilé un résultat net courant part du groupe de 683 millions d'euros, en repli de 11,5% et un résultat opérationnel courant de 1,18 milliards d'euros, en retrait de 10% à 1,18 milliard d'euros. Le groupe d'agroalimentaire affiche ainsi une marge opérationnelle courante de 11,27%, en repli de 159 points de base. Le consensus Reuters était de 11,4%. Danone a souligné que le premier semestre 2014 a été pénalisé par les fortes bases de comparaison liées à la fausse alerte Fonterra, par l'inflation record du prix du lait et par la faiblesse des devises émergentes. Le chiffre d'affaires consolidé a enregistré une baisse de 5,3% à 10,467 milliards d'euros au premier semestre 2014. Hors effets de variation de la base de comparaison, dont la variation des aux de change et du périmètre de consolidation, le chiffre d'affaires a progressé de +2,2%. Cette croissance organique se décompose en une baisse des volumes de 3,0% et un effet prix/mix de +5,2%. Jugeant ces résultats conformes à son plan de marche, Danone a confirmé ses objectifs 2014. Le groupe cible une croissance des ventes comprise entre 4,5% et 5,5% et une marge opérationnelle stable, plus ou moins 20 points de base, le tout à données comparables. Il vise enfin un free cash-flow d'environ 1,5 milliard d'euros hors éléments exceptionnels. Le chiffre d'affaires a progressé de 2,3% en organique au deuxième trimestre.

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Les points forts de la valeur

- Leader mondial de l'industrie alimentaire : premier dans les produits laitiers frais (55 % des ventes), deuxième mondial dans la nutrition infantile (21 %) et troisième dans les eaux embouteillées (18 %) et la nutrition médicale (6 %) ; - Stratégie de long terme visant à simplifier le portefeuille d'activités, à renforcer la visibilité des marques, dont 5 dépassent les 500 millions d'euros de chiffre d'affaires, et à s'implanter durablement dans les pays émergents ; - Bonnes performances en termes de ventes et de rentabilité dans les " MICRUB ", ou six pays prioritaires définis par le groupe -Mexique, Indonésie, Chine, Russie, Etats-Unis et Brésil ; - Dans le lait, redressement fort en Russie (marque Unimilk) et en Amérique (yaourts grecs sous marques Oikos et Greek) ; - Après de longues difficultés à s'implanter en Chine, obtention de résultats concrets avec le groupe laitier Mengniu Diary, la participation de Danone passant à 9,9 %, et offensive commerciale plus segmentée ; - Meilleure visibilité du pôle Eaux (marques Evian, Badoit...), après la prise de contrôle de Sirma qui fait du groupe le leader en Turquie, onzième marché mondial en volume, et après l'ouverture d'une usine " Solok " en Indonésie ; - Capacité à accroître les prix de vente pour contrer la baisse des volumes ; - L'une des entreprises les mieux notées au monde en terme de " responsabilité sociétale des entreprises ".

Les points faibles de la valeur

- Encore une forte exposition à l'Europe de l'ouest (39 % des ventes) où le marasme de la consommation pèse sur la croissance et la rentabilité du groupe ; - Présence internationale insuffisamment diversifiée, les [-13]ó des ventes se concentrant sur 10 pays ; 11 % en Russie, 10 % en France, 8 % au Royaume-Uni, 7 % en Chine, 6 % en Indonésie, 5 % en Espagne, Mexique, Argentine et Etats-Unis, 4 % au Brésil ; - Hausse de 10 % du prix du lait en 2013 et attendue de 4 % en 2014, due à de mauvaises conditions météorologiques et à la crise de confiance sur la qualité des laits et yaourts en Asie ; - Sensibilité aux affaires sanitaires, celle affectant, à l'été 2013, le néo-zélandais Fonterra, premier exportateur mondial de produits laitiers et fournisseur important du groupe, ayant entraîné un avertissement sur résultat pour le groupe (fort repli des ventes dans les 8 pays asiatiques touchés) ; - Perte du statut de valeur défensive en raison du tassement de la rentabilité opérationnelle.

Comment suivre la valeur

- Poursuite du plan de restructuration lancé début 2013 sur 26 pays européens, visant à 200 M d'économies et à la relance des ventes, grâce à des marques phares telles Actimel, Velouté, DanUp... ; - Intégration des acquisitions 2013 : entrée dans la nutrition infantile bio avec Happy Family aux Etats-Unis, achat de l'américain YoCrunch, leader des yaourts avec garniture croustillante, et montée, à hauteur de 67 %, dans le capital de Centrale laitière, numéro un du lait et des yaourts au Maroc ; - Poursuite de l'expansion en Afrique, avec l'achat de Fan Milk (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Nigeria, Togo) qui fait suite à celui de la Centrale laitière au Maroc ; - Rumeurs de cession, partielle ou totale, à Nestlé de la division nutrition médicale à Nestlé et d'acquisitions dans le secteur des laits infantiles ; - Réalisation des objectifs 2014 d'une croissance des ventes entre 4,5 et 5,5 % et d'un maintien de la marge opérationnelle ; - Société théoriquement opéable, sans actionnaire de référence, mais blocage par le biais de mesures dissuasives (droits de vote doubles, vote limité aux AG, autorisation financière en période d'offre publique...).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

Malgré de timides signes de reprise, les professionnels sont pessimistes pour 2014. Même le leader mondial, Nestlé, prévoit une nouvelle année difficile. Les autorités veilleront à la mise en oeuvre du plan appliqué à l'industrie qui a été construit autour du contrat de filière alimentaire signé le 19 juin 2013. Son objectif est de moderniser les processus industriels et de soutenir les entreprises françaises à l'export. En effet, l'exportation est, avec l'innovation, un levier indispensable pour restaurer les marges du secteur. Les exportations ont représenté 43 milliards d'euros l'an passé. Si la guerre des prix entre les distributeurs s'apaise, le secteur prévoit de recruter 150.000 jeunes en 2014. FTB/ACT/