EIFFAGE : résultats trimestriels en repli, perspectives réitérées

28/07/2014 - 18:41 - Option Finance

(AOF) - Eiffage a publié après la clôture de la Bourse de Paris un chiffre d'affaires en repli de 4,1% sur un an au titre de son deuxième trimestre 2014, à 3,474 milliards d'euros. Le groupe de BTP et de concessions a vu l'activité de son pôle de travaux céder 5,4% sur la période, à 2,901 milliards d'euros, tandis que l'activité de concessions, son deuxième métier, a gagné 3,1% à 5736 millions d'euros. Le seul segment des travaux publics, premier métier du groupe en chiffre d'affaires, a cédé 6,5% à 1,030 millions d'euros. Le groupe invoque notamment des effets calendaires défavorables lié à la répartition des jours fériés en France au cours du trimestre, ainsi qu'une baisse de l'activité de travaux publics à l'approche des élections municipales. En termes de perspectives, Eiffage annonce que son carnet de commandes s'élève à 12,3 milliards d'euros au 1er juillet, ce qui représente un repli de 1,5% sur un an. Enfin, le groupe table toujours sur une légère hausse de son chiffre d'affaires sur l'ensemble de l'année 2014.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Quatrième européen et deuxième français du BTP intervenant dans les travaux publics (30 % des revenus), l'énergie (22 %), la construction (21 %), les concessions (16 %), le métal (6 %) et l'immobilier (5 %) ; - Deuxième français et troisième européen des concessions autoroutières ; - Rééquilibrage du portefeuille, depuis l'acquisition d'Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APPR), vers des activités résilientes et récurrentes ; - Visibilité de l'activité, avec un carnet de commandes d'un montant équivalent au chiffre d'affaires annuel. - Contraintes budgétaires dans les pays européens favorables aux projets de concessions et de PPP (Partenariat Public / Privé), très rentables pour le groupe (16 % des revenus mais 72 % du bénéfice opérationnel) ; - Signature avec l'Etat d'un contrat de plan 2014-2018 pour les filiales autoroutières avec une hausse programmée des tarifs ; - Forte culture d'entreprise et actionnariat salarié fort ; - Bonne maîtrise de l'endettement, logé essentiellement dans l'activité concessions ; - Flottant élargi depuis le départ de Groupama.

Les points faibles de la valeur

- Marge opérationnelle encore insuffisante dans les division énergie et travaux publics en France ; - Faible visibilité sur l'évolution du trafic routier, en recul depuis deux ans, et abandon des grands chantiers des lignes TGV ; - Pratiques anti-concurrentielles condamnées par la justice ; - En France, sensibilité aux dépenses publiques qui devraient baisser en 2014 ; - Faiblesse du chiffre d'affaires de la division énergie en Europe ; - Faible présence à l'étranger (16 % du CA et 13 % pour l'Europe).

Comment suivre la valeur

- Partie de l'activité sensible à la conjoncture économique, au niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et au climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers) ; - Attente pour l'été du feu vert de Bruxelles au plan de relance des autoroutes ; - Confirmation de la reprise du trafic autoroutier et de la construction immobilière en Ile-de-France ; - Reprise du désendettement -objectif de 2 Mds-, initié par la déconsolidation du partenariat public-privé du Centre hospitalier sud francilien ; - Réalisation de l'objectif 2014 d'une hausse de 1 % du chiffre d'affaires et d'une amélioration de la marge opérationnelle ; - Valeur non opéable, les salariés détenant 28 % du capital, devant la BPI (16,5 % du capital), très présente dans les choix stratégiques.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

La Fédération française du bâtiment (FFB) estime que l'activité du secteur devrait encore baisser de 0,4% cette année. Après quatre ans d'une baisse continue des effectifs salariés en France, la FFB anticipe un net ralentissement de la destruction d'emplois cette année. 7.000 postes disparaitraient contre plus de 25.000 en 2013. La FFB se félicite de certaines dispositions de la loi sur l'accès au logement et la rénovation urbaine (Alur), comme le plan local d'urbanisme intercommunal (PLUI). Néanmoins, il en déplore d'autres, tel que l'encadrement des loyers. Dans un environnement de plus en plus difficile, les entreprises pourraient recourir davantage à des travailleurs détachés, venant d'autres pays de l'Union européenne. La FFB rappelle qu'en 2013, 120.000 travailleurs détachés existaient en France, dont un tiers dans le bâtiment, contre seulement un millier en 2000. FTB/ACT/