ARKEMA dévisse après avoir reporté ses objectifs

01/08/2014 - 09:37 - Option Finance

(AOF) - Arkema (-16,21% à 58,17 euros) a connu un début de séance difficile et fait office de lanterne rouge du SBF 120 dès les premiers échanges après avoir annoncé le report d'une année de ses perspectives, sans pour autant les revoir à la baisse. Ainsi, le groupe de chimie, pénalisé les gaz fluorés et les acryliques, a confirmé ses objectifs à moyen terme, à savoir un chiffre d'affaires de 8 milliards d'euros et une marge d'Ebitda de 16%. Mais leur réalisation, initialement prévue en 2016, est décalée en 2017 pour " pour prendre en compte un retour plus progressif à des conditions normalisées ". "La performance du deuxième trimestre est inférieure à nos attentes du fait de volumes plus faibles qu'attendus dans les acryliques et de plusieurs éléments spécifiques dans les polyamides", souligne le groupe. En parallèle, Arkema a dévoilé un résultat net courant au titre du deuxième trimestre en chute de 45,2% à 68 millions d'euros. Le résultat d'exploitation courant cède également 35% sur la période à 126 millions d'euros tandis que l'Ebitda recule à son tour de 24,5% à 206 millions d'euros. En outre, le chiffre d'affaires du groupe de chimie est en repli de 6,7% à 1,52 milliards d'euros.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Chimiste, ancienne filiale de Total, organisé en trois pôles -matériaux haute performance pour 30 % des ventes, la chimie de spécialité pour 33 % et les peintures, avec des positions de leader mondial sur 90 % du portefeuille d'activités ; - Réduction du biais cyclique grâce au recentrage sur la chimie de spécialités et sur des marchés de niche : cessions pour 400 M de chiffre d'affaires entre 2012 et 2016, acquisitions dans les émergents (Chine et Brésil) et lancement du projet " Lacq Cluster Chimie 2030 " ; - Faible taux d'endettement net, rare dans le secteur ; - Rééquilibrage géographique de l'Europe (40 %) vers l'Amérique du nord (34 % des ventes) et l'Asie (20 %), les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du sud-est étant les trois marchés clés du groupe ; - Très bon historique des dirigeants en matière d'acquisitions, d'un montant de 1,6 milliard d'euros depuis l'introduction en Bourse en 2006 ; - Capacité à imposer ses prix (hausse sur les gammes Evatane et Florane) ; - Objectif de hausse du dividende, avec un payout à 30 %, contre 25 % en 2012.

Les points faibles de la valeur

- Reprise de l'activité menacée par le manque de visibilité sur la croissance économique mondiale ; - Présence encore forte sur les marchés cycliques auxquels sont destinées 52 % des ventes ; - Forte sensible à la parité euro/dollar, au prix du brent, de l'électricité et des matières premières agricoles ; - Rentabilité insuffisante de la division peintures ; - Présence encore faible dans les pays émergents par rapport aux concurrents ; - Objectifs de croissance à horizon 2016 jugés peu ambitieux.

Comment suivre la valeur

- Valeur encore cyclique malgré le recentrage sur la chimie de spécialités ; - Objectif de devenir un leader mondial de la chimie de spécialités et des matériaux avancés, avec : - pour 2016, 8 Mds de ventes, dont 30 % réalisés dans les émergents, une marge d'EBITDA de 16% et un endettement inférieur à 40 %, - pour 2020, 10 Mds de ventes et une marge d'EBITDA proche de 17 % : - Poursuite de la croissance en Asie et réalisation de l'objectif de 30 % des ventes en 2016 dans les émergents, et de 35 % en Europe et en Amérique du Nord ; - Sortie de produits innovants, notamment dans les énergies renouvelables, la purification de l'eau, l'allègement des matériaux et la chimie végétale ; - Caractère spéculatif très réduit depuis l'entrée dans le capital, à hauteur de 5,91 % (10,32 % des droits de vote), du Fonds stratégique de participations, contrôlé par 4 assureurs français. Autres grands actionnaires : Total (4,2 %) et la Banque centrale de Norvège (5,4 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

L'UIC table sur une croissance de 1,3% de l'activité de la chimie française cette année, soit un taux identique à celui de 2013. L'organisation prévoit des disparités amoindries entre les différents secteurs. Néanmoins l'industrie, qui emploie près de 160.000 personnes, est soumise à la concurrence de pays disposant d'une énergie plus avantageuse, comme les Etats-Unis avec le gaz de schiste, ou l'Allemagne avec un prix de l'électricité plus attractif. L'UIC appelle les autorités à explorer le potentiel du gaz de schiste, en France et prône la création d'une commission chargée d'étudier cette question. L'organisation estime qu'il est essentiel que la future loi sur la transition énergétique ne se traduise pas par une augmentation du prix de l'énergie pour les industriels. FTB/ACT/