CREDIT AGRICOLE supportera les mauvaises créances de BES

04/08/2014 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - La banque portugaise Banco Espirito Santo (BES), donc la dette de 3,6 milliards de dollars publiée mercredi dernier au titre du premier trimestre de son exercice décalé a provoqué d'importants remous sur les marchés européens et la suspension du titre de l'établissement en fin de semaine, sera scindée en deux. La Banque du Portugal a ainsi annoncé la création de deux entité distinctes. Les activités saines de BES prendront le nom de Novo Banco et recevront 4,9 milliards d'euros de refinancement de la part du fonds de résolution bancaire du Portugal. Les actifs toxiques, principalement liés au premier actionnaire (20%), la famille Espirito Sancto, seront regroupés et les pertes seront supportées par cette dernière et les autres actionnaires, dont Crédit Agricole, actuellement deuxième actionnaire avec 14,6% du capital. La famille Espirito Santo, fondatrice et dirigeante de la banque, aurait mal géré le groupe après la crise de 2008 et est par ailleurs soupçonnée d'avoir pratiqué des abus de biens sociaux en octroyant, dans des conditions douteuses, des prêts à certaines autres entreprises détenues dans lesquelles elle détenait une participation.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Fortes positions en France et en Europe. Premier banquier de détail en France, par les dépôts des ménages et premier en Europe, par les revenus bancaires, sous les marques Crédit agricole et LCL ex-Crédit Lyonnais. Numéro 1 de la gestion collective en France et en Europe sous la marque Amundi ; - Retour à une forte rentabilité en 2013, confirmé au premier trimestre 2014 ; - Amélioration de la rentabilité de la banque de détail en France (55 % des revenus et 82 % du bénéfice d'exploitation) qui sera renforcée à partir de 2014 grâce à l'unification des systèmes d'information ; - Renforcement de la solidité financière avec un ratio de "Common Equity Tier One" de 11,2 % pour l'ensemble du groupe et de 10 % pour la structure cotée, au-dessus du minimum exigé de 9 % par Bâle 3 ; - Soutien explicite des caisses à la structure cotée Crédit Agricole ; - Retour au versement d'un dividende au titre de 2013.

Les points faibles de la valeur

- Complexité des comptes impactés par des éléments exceptionnels -cessions d'actifs, opérations de bilan ; - Faiblesse persistante du réseau international, malgré le nettoyage opéré en 2013 ; - Mode de gouvernance peu propice aux prises de décisions rapides ; - Risque d'amendes par la Commission européenne et par les Etats-Unis ; - Interactions complexes et difficiles à appréhender pour un investisseur entre CASA, l'entité cotée, et le groupe Crédit Agricole.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales -Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique, et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Réalisation du plan stratégique 2014-2016 qui vise à une croissance annuelle de 2,5 % ; - Rumeurs d'un retrait de la cote, récurrentes mais peu fondées en raison de son coût, insupportable pour le groupe qui doit se consacrer à l'augmentation de ses fonds propres ; - Valeur non opéable, 56,3% du capital appartenant aux caisses régionales.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

S&P relativise la solidité financière des banques françaises. Si elle est supérieure à celle des banques d'Europe du Sud, elle demeure derrière celles des pays d'Europe du Nord. Toutes les banques sont engagées dans la bataille digitale, à travers leurs banques en ligne, pour tirer la croissance dans les années à venir. La majorité des banques françaises mise également sur les marchés émergents. La Société Générale veut poursuivre son développement en Europe de l'Est et en Afrique. BNP Paribas va accélérer son expansion en Asie-Pacifique, en particulier en Chine, mais aussi en Turquie et en Europe centrale. Quant au groupe BPCE, il souhaite se développer en Afrique subsaharienne. En revanche le Crédit Agricole, va poursuivre son recentrage sur sa banque de proximité en France suite à ses mésaventures en Grèce. FTB/ACT/