IPSEN : chiffres semestriels en hausse et objectifs annuels relevés

29/08/2014 - 08:48 - Option Finance

(AOF) - Ipsen a profité de ses bons résultats semestriels pour revoir à la hausse ses prévisions annuelles. Le groupe pharmaceutique spécialisé dans le traitement des maladies invalidantes indique qu'il attend désormais une croissance comprise entre 6 et 8% de ses ventes dans la médecine de spécialité en 2014, contre 4 à 6% auparavant. Ses ventes dans la médecine générale, attendues en repli de 0 à 2% sur l'année, devraient désormais afficher une progression comprise entre -1 et 1%. La marge opérationnelle récurrente ajustée devrait s'établir entre 17 et 18% du chiffre d'affaires. Ipsen tablait jusqu'à présent sur 16 à 17%. Enfin, la marge opérationnelle courante est attendue entre 19 et 20%, contre 18 à 19% jusqu'ici. Le groupe justifie ces hausses par la croissance forte de Somatuline, la performance de Décapeptyl et le réapprovisionnement d'Increlex aux Etats-Unis. Il y ajoute de meilleures perspectives de ventes sur l'année et l'effet du crédit d'impôt recherche (CIR). Au titre du premier semestre, le résultat consolidé d'Ipsen a progressé de 8,2% à 104,5 millions d'euros. Le résultat opérationnel courant a grimpé de 12,5% à 162 millions d'euros, et représente 25,4% du chiffre d'affaires contre 22,7% il y a un an. Enfin, le chiffre d'affaires a crû de 0,8% (+3,6% hors effets de devises) pour s'établir à 638,7 millions d'euros. Les ventes de médicaments ont reculé de 3,7% en médecine générale (-0,1% hors change) à 158,8 millions d'euros, et augmenté de 5,1% (+7,8% hors change) en médecine de spécialité à 472,5 millions.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Société familiale biopharmaceutique spécialisée dans les peptides et les toxines, visant à devenir leader dans le traitement des maladies invalidantes et se développant dans les franchises de neurologie, endocrinologie et uro-oncologie ; - Activité équilibrée entre l'endocrinologie (25 % des ventes), la neurologie (19 %), l'uro-oncologie (26 %), trois secteurs plus margés que la médecine générale (26 %) et moins exposés à la concurrence des grands laboratoires ; - Forts investissements en R&D, supérieurs à 20 % du chiffre d'affaires, avec une avance technologique dans les peptines et les toxines, renforcée par l'achat du britannique Syntaxin, spécialiste des toxines combinantes ; - Poursuite de la rationalisation du portefeuille sur les franchises clés Somatuline (endocrinologie) et Dysport (neurologie), piliers de la croissance future ; - Intérêt croissant pour le Tasquinimod (cancer de la prostate) en phase clinique III ; - Montée en puissance des pays émergents -Asie, Amérique latine et Europe de l'est- qui génèrent 40 % des ventes, la filiale Chinoise apportant 8 % des ventes ; - Retour à la rentabilité en 2014.

Les points faibles de la valeur

- En Europe, notamment en France, poursuite des déremboursements, de la baisse des ventes en médecine de ville (Smecta, Forlax, Tanakan...) et pressions gouvernementales sur le prix des médicaments ; - Lourde restructuration dans le réseau commercial en France dont les effets ne seront pas positifs avant la fin 2014 ; - Forte dépendance à 3 médicaments, assurant près des 2/3 des ventes - le Dysport (challenger du Botox), commercialisé aux Etats-Unis, le Décapeptyl et le Somatuline ; - Présence encore insuffisante aux Etats-Unis (5 % des ventes), premier marché pharmaceutique mondial avec 34 % des parts de marché.

Comment suivre la valeur

- Statut de valeur de croissance et défensive remis en cause par les déceptions récentes sur le pipeline ; - Valorisation boursière liée à celle d'Allergan, propriétaire du Botox ; - Stratégie de la nouvelle direction qui a réorganisé la société en deux divisions, l'une pour la médecine générale, l'autre pour la médecine de spécialité, afin de parvenir, en 2020, à un doublement des ventes et à un triplement du résultat d'exploitation ; - Réorganisation des forces commerciales aux Etats-Unis avec pour objectif la rentabilité en 2014 et le lancement du Somatuline (tumeurs neuroendocrines) ; - Attente des résultats de la phase III du Tasquinimod dans le cancer de la prostate ; - Impact sur la commercialisation mondiale de Dysport du rachat par Nestlé de la société Galderma, distributeur de ce dernier en Europe et Asie centrale ; - Atteinte de l'objectif 2014 d'un chiffre d'affaires en hausse de 4 à 6 % et d'une marge opérationnelle entre 16 et 17 % ; - Incertitudes sur la stratégie de la famille fondatrice Beaufour (68,3 % des actions et 81,5 % des droits de vote) : rachat des minoritaires ou élargissement du flottant ?

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Moody's a renouvelé la perspective "stable" pour le secteur pharmaceutique dans le cadre d'une étude sectorielle sur les douze à dix-huit prochains mois. L'introduction de nouveaux produits devraient assurer la poursuite de la croissance de l'industrie, qui semble avoir résolu la perte de brevets majeurs. Le bénéfice brut d'exploitation (EBITDA) moyen devrait croître de 2 à 3%, grâce à plusieurs facteurs : l'augmentation de la proportion de médicaments sous ordonnances, l'accroissement des ventes sur les marchés émergents et les hausses de tarifs aux Etats-Unis. L'agence de notation considère que le secteur devrait être soumis à un ralentissement des mises sur le marché de médicaments à fort potentiel de chiffre d'affaires (blockbusters) cette année et l'année prochaine. En France le contexte se durcit avec l'annonce par les autorités d'un nouveau plan d'économies de 3,5 milliards d'euros sur les trois prochaines années. FTB/ACT/