ALSTOM : hausse de la marge semestrielle, perspectives favorables

05/11/2014 - 08:25 - Option Finance

(AOF) - General Electric a reçu l'autorisation du gouvernement français d'acquérir l'essentiel des activités d'Alstom dans le secteur de l'énergie pour 12,4 milliards d'euros. Le ministre de l'Economie a rappelé que l'Etat pourra racheter 20% d'Alstom à Bouygues une fois l'accord GE-Alstom totalement réalisé. Alstom a par ailleurs dévoilé un résultat net semestriel en repli de 32% à 255 millions d'euros mais un résultat opérationnel en hausse de 21% à 152 millions. Le chiffre d'affaires a progressé de 13% à 3,056 milliards. Résultat, la marge opérationnelle a grimpé, passant de 4,7% à 5%. Le flux de trésorerie disponible, qui traduit la trésorerie générée ou utilisée par l'exploitation, s'est établi à -1,376 milliard d'euros contre -503 millions au premier semestre 2013-2014. Le pôle Energie et certains coûts de structure ont été classés en activités en cours de cession et ne sont donc pas inclus dans les commandes reçues, le chiffre d'affaires et le résultat opérationnel. Alstom a enregistré entre le 1er avril et le 30 septembre 2014, 6,4 milliards d'euros de commandes, soit plus du double des commandes du premier semestre de l'année dernière. Pour l'exercice en cours, le groupe prévoit un chiffre d'affaires en "croissance élevée, à un chiffre", et une marge opérationnelle (après coûts de structure) supérieure à 5%, tandis que son cash-flow libre total devrait être "significativement positif sur le deuxième semestre". Pour le moyen terme, son chiffre d'affaires est attendu en croissance de plus de 5% par an à périmètre et taux de change constants, et sa marge opérationnelle devrait "s'améliorer graduellement dans la fourchette de 5-7%".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial des centrales électriques clés en main et des TGV, également présent dans les technologies de captation et réduction de CO2, ainsi que les solutions de gestion des réseaux électriques ou GRID ; - Activités dopées par les besoins en infrastructures des pays émergents (50 % du carnet de commandes) et en modernisation dans les pays occidentaux ; - Recentrage sur les transports, les activités complémentaires (Thermal Power, Renewables et Grid) devant être cédées à General Electric, d'où une amélioration de la situation financière ; - Visibilité accrue, les transports détenant un carnet de commandes de 4,5 de chiffre d'affaires ; - Amélioration à terme de la situation financière, Alstom récupérant 7,5 Mds environ.

Les points faibles de la valeur

- Dépendance aux dépenses publiques et aux capacités de financement de ses clients ; - 50% de l'activité encore réalisée dans les pays occidentaux, contraints par leurs politiques de désendettement ; - Risques de volatilité boursière au gré des annonces réglementaires ou sociales durant le processus de cession à General Electric ; - Risques de sous-valorisation boursière, les joint-ventures avec General Electric donnant au futur groupe un statut de holding industrielle.

Comment suivre la valeur

- Impact du pouvoir politique engagé dans le processus de vente de la division Energie à General Electric ; - Dossier " value " dont la valorisation dépendra d'ici l'été de l'évolution du dossier de vente des divisions Energie, qui intéressent General Electric et Siemens ; - Interrogations sur l'avenir du groupe, qui sera réduit à sa division transport après la cession des activités énergie ; - Attentes d'un retour de cash aux actionnaires qui sera précisé avant l'assemblée générale fin 2014 ; - Incertitude sur la position à long terme de l'état français, actuellement détenteur de 20 % des droits de vote et engagé à reprendre les actions de Bouygues (29,4 % du capital).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Le Gimélec, syndicat professionnel des industriels de l'équipement électrique, et le Symop, syndicat des machines et technologies de production, appellent à la transformation numérique de l'appareil productif français, pour enrayer le sous-investissement industriel. Les technologies de l'usine connectée ou 4.0 sont déjà bien présentes chez certains professionnels comme ABB, Bosch, Schneider, ou Siemens, avec une offre d'automatismes et de robots visant à accroître la productivité et la flexibilité de l'industrie. Les deux syndicats préconisent une relance des investissements dans l'appareil productif d'au moins 5 milliards d'euros par an, pendant cinq à sept années, et recommandent également une meilleure structuration de l'offre d'outils de production pour faire émerger une véritable filière. FTB/ACT/