SOCIETE GENERALE : forte progression des résultats grâce au repli du coût du risque

06/11/2014 - 08:24 - Option Finance

(AOF) - Comme BNP Paribas et Natixis avant elle, Société Générale a dévoilé des résultats en nette hausse au troisième trimestre à la faveur du fort repli du coût du risque. Sur cette période, la banque de la Défense a vu son résultat net part du groupe bondir de 56,6% à 836 millions d'euros tandis que le coût du risque a chuté de 41,3% à 642 millions d'euros. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un bénéfice net de 794,7 millions d'euros. Le produit net bancaire du groupe, hors éléments non économiques, s'est inscrit à 5,871 milliard d'euros, en retrait de 1,8%. Pour expliquer la faiblesse de son activité, la banque évoque un environnement de croissance très faible et de taux historiquement bas dans la zone euro. Le groupe a précisé qu'il maintenait au troisième trimestre son stock de provision collective pour litiges à 900 millions d'euros. Société Générale mène actuellement un audit interne de ses transactions en dollars. A propos de sa solidité financière, Société Générale annonce un ratio de fonds propres durs selon une application intégrale de Bâle 3 de 10,4% et un ratio de levier à 3,8%.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Banque universelle opérant dans la banque de détail, en France (numéro 3) et en Europe de l'est essentiellement, ainsi que dans la banque de financement. - Positions de leader sur des segments en croissance comme les dérivés actions, les produits structurés et la gestion passive et amélioration des performances dans la Banque d'investissement grâce au contrôle des coûts et à la division " fixed income " ; - Recentrage sur la banque de détail (les 2/3 des revenus) et sur la banque de financement et d'investissement d'où un redressement continu de la rentabilité depuis deux ans ; - Précisions sur le " Plan Ambition SG 2015 " de simplification de l'organisation autour des métiers coeur et de renforcement des synergies de revenus et de coûts : 900 millions d'euros d'économies à venir sur 2013-2015, retour à un ROE de 10 % et taux de distribution porté à 50 % ; - Remontée du ratio de "Common Equity Tier One" à 10,2 % à fin juin 2014, au-dessus des 9 % exigé par Bâle 3 et, pour le ratio de levier (bilan rapporté aux fonds propres), à 3,6 %, au-delà des 3 % requis ; - Reprise du service du dividende au titre de 2013.

Les points faibles de la valeur

- Valeur très volatile en Bourse à l'image de l'ensemble du secteur financier en raison de la crise de la dette souveraine et des craintes sur le secteur bancaire en général ; - Interrogations persistantes sur le modèle de la banque d'investissement qui devra être révisé en fonction des nouvelles contraintes réglementaires ; - Forte présence en Europe de l'Est, notamment en Russie et en Roumanie ; - Risque d'amendes -limitées- de la part de la justice new-yorkaise ; - Incertitudes sur la stratégie à long terme de banque en ligne après l'OPA sur la filiale Boursorama, dont le résultat devrait être " proche de zéro " en 2014 ; - Décote boursière par rapport à ses pairs.

Comment suivre la valeur

- Dans le contexte actuel, la valorisation des banques dépend de 5 points : leurs positions de liquidités, leur capacité à satisfaire au ratio de solvabilité dit " Bâle 3 " égal à 9 % des fonds propres, le contrôle de leurs engagements en banque d'investissement, la centralisation des compensations de dérivés et, enfin, les décisions des Banques centrales -Fed américaine et BCE européenne ; - En contexte " normal ", la valorisation dépend de 2 points : le coût du risque, lui-même lié à l'environnement économique et le rendement des fonds propres ou ROE ; - Renforcement légal de la protection des clients des banques (encadrement des commissions d'intervention) avec des risques pour la rentabilité de la banque de détail en France, déjà affectée par le recul des dépôts à vue au profit des comptes sur livrets ; - Rumeurs de retrait du marché brésilien ; - Avancées en Afrique avec un objectif de croissance annuelle moyenne de 7 % des revenus jusqu'en 2016 ; - Exécution du " Plan Ambition SG 2016 " : résultat opérationnel supérieur à 10 %, croissance des revenus de 3 % par an et bénéfice par action de 6 ; - Capital éclaté dont les salariés sont les premiers actionnaires avec 7,61 % des actions et 12,47 % des droits de vote.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Standard & Poor's estime que le produit net bancaire (PNB) des grandes banques d'investissement internationales devrait reculer de 5% à 10% cette année, par rapport à 2013, et devrait rester stable en 2015. Le PNB des quinze premières banques d'investissement internationales a déjà diminué de 11% au premier semestre. Ce recul provient à la fois du durcissement de la réglementation du secteur, qui se manifeste par une progression du coût des litiges, et d'une faiblesse persistante de la volatilité monétaire. L'agence de notation indique que, pour compenser des revenus plus faibles, les principales banques d'investissement devront, durant les douze prochains mois, baisser leurs coûts, limiter leurs activités à faible rendement ou non stratégiques et réallouer leurs fonds propres vers des activités plus rentables. FTB/ACT/