SOLOCAL GROUP : résultats en repli mais nette hausse de l'audience, la part de l'Internet s'accroit

06/11/2014 - 09:52 - Option Finance

(AOF) - Solocal a dévoilé jeudi un chiffre d'affaires en nette baisse au titre du troisième trimestre. Le groupe de communication locale a affiché un recul de 7,9% de son activité en valeur, à 229,3 millions d'euros, le pôle Internet cédant à lui seul 1,5% à 152,5 millions d'euros. Sa part dans l'activité globale de Solocal s'en trouve donc nettement augmentée, passant de 62,2% au troisième trimestre 2013 à 66,5% ce trimestre. La marge brute opérationnelle normalisée a pour sa part nettement baissé (-17,7%), à 939 millions d'euros. Elle s'établit à 41% du chiffre d'affaires contre 45,5% il y a un an. Enfin, le résultat net de l'ex-PagesJaunes a chuté de 71,2% à 10,4 millions d'euros, pénalisé par une importante provision liée au plan de sauvegarde pour l'emploi et au déménagement prévu en 2016. Le groupe s'est en revanche félicité de la hausse de son audience. Le nombre de visites de ses trois principaux médias a bondi de 16,8% au troisième trimestre, à 530,1 millions. PagesJaunes (+15,6%), Mappy (+11,4%) ou ComprendreChoisir (+105,6%) ont ainsi nettement progressé tandis que les autres services, plus marginaux, ont cédé 3,7%. Sur le seul segment du mobile, la hausse globale de l'audience a atteint 33,5%, à 189,7 millions de visites. Concernant ses perspectives, Solocal dit attendre un repli du chiffre d'affaires annuel compris entre 3 et 6% en 2014. Sa marge opérationnelle devrait, elle, ressortir entre 355 et 375 millions d'euros. Enfin, " les investissements réalisés dans Digital 2015 doivent permettre de renouer avec la croissance globale au cours de 2015 en réalisant environ 75% du chiffre d'affaires sur Internet ", a conclu Solocal. En marge de cette publication, Solocal a annoncé la nomination de Robert de Metz et Jean-Marc Tassetto au Conseil d'administration, ainsi que la désignation de Robert de Metz au poste de Président du Conseil d'administration. Diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, ancien élève de l'Ecole Nationale d'Administration, Robert de Metz a commencé sa carrière à l'Inspection générale des Finances, avant de rejoindre la banque Indosuez, puis la banque Demachy. Après avoir intégré Paribas, dont il occupa successivement les fonctions de secrétaire général, membre du comité exécutif et membre du Directoire, Robert de Metz rejoignit le groupe Vivendi de 2002 et 2007 comme Directeur général adjoint fusions-acquisitions et stratégie. Administrateur indépendant de Dexia depuis 2009, Robert de Metz en occupe toujours les fonctions de Président du Conseil d'administration, et ce depuis 2012. Robert de Metz a conseillé depuis septembre 2013 le Conseil d'administration de Solocal Group à l'occasion des opérations récentes de restructuration financière. Diplômé de l'ESCP et d'un DEA de sciences de gestion, Jean-Marc Tassetto a commencé sa carrière chez Lesieur et Danone dans les fonctions Marketing. Il a également été professeur au CERAM à Sophia-Antipolis. Alors directeur marketing au sein du Groupe Danone, il rejoint en mars 1977 SFR où il occupa successivement les fonctions de Directeur du marketing, directeur général adjoint, puis directeur général de la division Grand public. En 2010, il est nommé Directeur général de Google France, qu'il quitte en 2013 pour fonder Coorpacademy start-up dédiée à la création de Mooc's pour les entreprises. Il est professeur affilié à HEC Paris.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un français de la création de sites Internet en France, issu du groupe Pages Jaunes, les annuaires papiers ne pesant plus que 34 % du chiffre d'affaires ; - Suppression du risque concurrentiel de Google par la signature, fin 2013, d'un accord commercial avec ce dernier ; - Détention de marques fortes : Pagesjaunes.fr, 8ème site français, Mappy, Chronoresto, ComprendreChoisir, AvendreAlouer... ; - Bonne tenue des recettes publicitaires depuis l'automne 2013 ; - Stratégie de bascule sur le canal Internet/Mobile fondée sur le plan " Digital 2015 " : restructuration du groupe en 5 divisions, réorganisation des forces commerciales et développements des services transactionnels dans Pagesjaunes et des services web-2-store dans Mappy ; - Renforcement de la situation financière après l'augmentation de capital de mai 2014.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité à la détérioration du marché publicitaire français ; - Décroissance structurelle des annuaires papier; - Nécessité d'investissements élevés dans le numérique, marché très concurrentiel avec les moteurs de recherche ; - Dilution des positions des actionnaires minoritaires après l'augmentation de capital de 440 M lancée en mai 2014 ; - Valeur cotant moins de 1 , à comparer au cours d'introduction, en juillet 2004, de 14,10 pour les particuliers.

Comment suivre la valeur

- Exécution du plan " Digital 2015 ", réalisé aux 2/3 à la mi-2014 : restructuration du groupe en 5 divisions (Commerce, Service, B2B, Santé&Public et Habitat), réorganisation des forces commerciales et développement des services transactionnels dans Pagesjaunes et des services web-2-store dans Mappy ; - Réalisation des perspectives 2014 de ventes en baisse de 3 à 6 % et d'une marge opérationnelle entre 38 et 39 %, ainsi que d'un retour à la croissance des revenus en 2015, dont 75 % sur Internet contre 68 % en 2014 ; - Evolution du capital après l'appel au marché, et notamment de la position du premier actionnaire, Cerberus, détenteur de 18,5 % du capital et de 28 % des droits de vote de Solocal, par le biais de Mediannuaire, et qui participera au renforcement des fonds propres.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Medias

La presse écrite française a continué à éprouver des difficultés l'an passé. Le chiffre d'affaires du secteur (quotidiens et magazines) a, en effet, perdu 5,3% en 2013, atteignant 8,25 milliards d'euros. C'est la sixième année consécutive de baisse d'activité pour le secteur. Cette évolution négative a surtout été provoquée par une baisse des recettes publicitaires, qui n'a pu être compensée par la progression des recettes numériques. La Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) estime que ces dernières représentaient à peine 5% du chiffre d'affaires des trois cents plus grands acteurs de la presse en France en 2013. L'an passé les ventes de diffusion (ventes au numéro et abonnements) ont baissé de 3,5% et les recettes publicitaires ont chuté de 8,5%, suite au recul des recettes liées à la vente d'encarts et aux petites annonces, qui souffrent particulièrement de la mauvaise conjoncture. La DGMIC prévoit que le secteur de la presse écrite française est installé de façon durable dans un cycle négatif et que son modèle économique doit se transformer en profondeur. FTB/ACT/