CLUB MEDITERRANEE : la bataille boursière est relancée

11/11/2014 - 17:33 - Option Finance

(AOF) - Le titre Club Méditerranée devrait entouré demain pour sa reprise de cotation. Mardi après-midi, l'AMF a suspendu sa cotation à 23,11 euros après la surenchère Andrea Bonomi. A deux jours de la date butoir du jeudi 13 novembre pour déposer une offre améliorée sur Club Méditerranée, l'homme d'affaires italien a formulé une offre à 23 euros par titre, soit un euro de plus que l'offre du chinois Fosun. Dans un communiqué, l'AMF a précisé que Global Resorts SAS, la holding d'Andrea Bonomi, avait en parallèle accru sa participation pour monter à 15,93% du capital du groupe de tourisme. Le gendarme de la Bourse fera connaître les conséquences de cette surenchère sur le calendrier des offres en présence, dont la date de clôture est fixée au 20 novembre 2014 et sur la confrontation des offres publiques en présence. Ces derniers jours des rumeurs évoquaient le souhait d'Andrea Bonomi de contrer l'offre déposée par le conglomérat chinois Fosun sur le Club Med. Pour rappel, l'AMF avait donné son feu vert mi-octobre à la nouvelle OPA de Fosun lancée à un prix de 22 euros par titre. Une offre qui valorise le groupe de loisirs à 839 millions d'euros. L'offre d'achat de l'homme d'affaires italien s'élevait, pour sa part, à 21 euros par action, avec une valorisation estimée à 790 millions d'euros. L'homme d'affaires italien avait donc jusqu'au 13 novembre pour répliquer à l'offre du conglomérat chinois, même si officiellement, les deux options, en l'occurrence une surenchère ou le retrait sont encore sur la table. Une seconde hypothèse peu plausible pour les investisseurs dans la mesure où le marché avait d'ores et déjà anticipé une surenchère. Pour preuve, le titre Club Med a été suspendu mardi à 23,11 euros soit 11 centimes de plus que la nouvelle offre de l'Italien.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Groupe à la marque de renommée internationale, avec un chiffre d'affaires réalisé à hauteur de 44 % en France, 27 % en Afrique-reste de l'Europe-Afrique, 15 % aux Amériques et 13 % en Asie ; - Repositionnement sur le marché très rentable et porteur du haut de gamme -71 % des capacités en 4 et 5 tridents qui accueillent 73 % de la clientèle totale ; - Forte homogénéité du parc et concentration sur une niche de clientèle moins volatile à fort pouvoir d'achat ; - Spécificité préservée et améliorée de la marque Club Med (formules tout compris, prise en charge des enfants, axe fort sur les services apportés) : atout clé et différenciant dans un univers très banalisé ; - Fort effet de levier sur les résultats d'une augmentation des ventes (structure de coûts fixes importants) ; - Développement en " asset light " (location des villages et contrats de management pour accroitre la flexibilité) ; - Implantation en Chine, dont le groupe veut faire son deuxième marché d'ici 2015, soutenue par le partenariat opérationnel avec le chinois Fosun Property.

Les points faibles de la valeur

- Exposition aux risques géopolitiques et de catastrophes naturelles dans différentes parties du monde ; - Image encore " populaire " en contradiction avec la montée en gamme, taille modeste, comparée à celle de ses concurrents, et difficultés à ouvrir plus de 3 villages par an; - Sensibilité à la clientèle européenne (65 % du CA) et au marasme du tourisme en France, en Egypte et en Tunisie ; - Concurrence croissante des vacances " self made " grâce au développement du secteur sur Internet ; - Perte nette à la fin de l'exercice 2012/2013 clos le 30 octobre ; - Pas de versement de dividende ; - Incertitudes sur la stratégie à long terme du groupe en raison des offres concurrentes sur le capital.

Comment suivre la valeur

- Activité sensible au moral des ménages, aux tendances du tourisme international, à la situation géopolitique ainsi qu'aux conditions climatiques (manque de neige en hiver...) ; - Croissance au Brésil et en Russie, l'objectif étant d'avoir 1/3 des clients en provenance des marchés " à croissance rapide " en 2015 ; - Offres concurrentes sur le groupe : d'une part, l'OPA des deux premiers actionnaires du groupe, Ardian (9,4 % des actions) et le partenaire chinois Fosum Property (9,96 % des actions et 17 % des droits de vote), lancée en 2013 au prix unitaire de 17,5 euros par action; d'autre part, la contre-OPA de l'italien Global Resorts, de la famille Bonomi, au prix de 21 par titre, qui serait lancée du 7 août au 11 septembre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

En 2013 la France est demeurée le pays le plus visité devant les États-Unis et l'Espagne, attirant 84,7 millions de touristes étrangers. Les Chinois sont désormais les premiers visiteurs asiatiques (+23,4% à 1,7 million). En dépit de ces bonnes performances la France ne se situe qu'à la troisième place en termes de recettes (56,1 milliards de dollars), derrière les États-Unis (près de 140 milliards) et l'Espagne (60,4 milliards). Si les séjours sont plus longs sur notre territoire, la part de l'hôtellerie et des hébergements payants recule (67,1% en 2013 contre 69,6% en 2007), les visiteurs optant plutôt pour l'hébergement chez la famille, les amis, ou l'échange d'appartements. Entre 2000 et 2015, l'offre très haut de gamme d'hôtels à Paris aura augmenté de 50%, passant de neuf établissements (Ritz, Crillon, George V, Meurice, Royal Monceau, Bristol, Plaza Athénée, Prince de Galles, Lutetia) à quinze (en ajoutant Park Hyatt, Fouquet's Barrière, Shangri-La, Mandarin Oriental, Peninsula et Cheval Blanc). L'arrivée des chaînes asiatiques (Raffles et Shangri-La en 2010 et Mandarin Oriental en 2011), oblige les acteurs traditionnels, comme le Plaza Athénée, le Ritz et le Crillon, à réagir et à mener des rénovations. FTB/ACT/