AEROPORTS DE PARIS attend un rebond de son bénéfice en 2014

13/11/2014 - 09:06 - Option Finance

(AOF) - Aéroports de Paris a publié jeudi avant l'ouverture de la Bourse de Paris un chiffre d'affaires en légère progression de 0,8% au cours des neuf premiers mois de l'année 2014, à 2,081 milliards d'euros. L'activité aéronautique du constructeur et exploitant des aéroports de la région parisienne, son premier métier, a progressé de 1% sur la période à 1,251 milliard d'euros. Dans le même temps, ADP a affiché une hausse de 4,4% de son trafic en octobre sur un an, avec 8,2 millions de passagers accueillis dont 5,7 millions à Roissy CDG (+4,5%) et 2,5 millions à Orly (+4%). Dans son communiqué, Aéroports de Paris rappelle que le mouvement social des pilotes d'Air France a entraîné une baisse du trafic dans les aéroports parisiens de l'ordre de 60 000 passagers par jour en moyenne entre le 15 et le 30 septembre 2014, par rapport à la même période en 2013. Il ajoute avoir lancé en mars 2014 un plan de départs volontaires portant sur un maximum de 370 postes. Au 30 septembre, environ 300 départs étaient prévus dans le cadre de ce plan et 121 départs étaient déjà effectifs. Enfin, il souligne qu'en octobre 2014, il a émis un emprunt obligataire d'un montant total de 500 millions d'euros, portant intérêt à 1,50 % et venant à échéance le 7 avril 2025. Concernant ses perspectives, ADP a rappelé qu'il tablait sur une croissance du trafic de +2,7 % en 2014, hors épisodes neigeux et autres événements exceptionnels. Par ailleurs, il attend en 2014 un EBITDA supérieur à 1,1 milliard d'euros et un résultat net en ressaut marqué par rapport à 2013.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Deuxième groupe aéroportuaire européen après British Airports, cinquième par le nombre de passagers premier européen pour le fret et le courrier, propriétaire et opérateur de Paris-Charles-de Gaulle, Paris-Orly and Paris-Le Bourget ; - Modèle économique résilient basé sur la première destination touristique mondiale, la France, et le hub aérien (plate-forme de correspondances) le plus puissant d'Europe, les commerces étant les plus forts contributeurs au bénéfice ; - Compétitivité des aéroports parisiens par rapports à Francfort et Heathrow ; - Après la modernisation de Roissy, lancement des investissements à Paris-Orly pour la jonction des aérogares Sud et Ouest ; - Partenariats importants avec Air France-KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex, Schiphol Group (Aéroport d'Amsterdam) et La Poste pour le fret ; - Contribution élevée, de l'ordre de 20 %, des sociétés mises en équivalence, notamment le turc TAV Airports, dont ADP détient 38% du capital ; - Situation financière assainie laissant anticiper un taux de distribution de 60 % jusqu'en 2015.

Les points faibles de la valeur

- Forte dépendance au trafic aérien, lui-même lié à la conjoncture économique (actuellement défavorable), aux grèves, aux intempéries ou phénomènes naturels ; - Environnement réglementaire et fiscal jugé de plus en plus contraignant par les analystes ; - Révisions à la baisse des perspectives de trafic aérien sur la période 2011-2015 ; - Risques de contentieux tarifaires avec les compagnies aériennes ; - Absence de liaison directe entre Roissy et Paris, le chantier ne devant pas être lancé avant 2017 pour une exploitation en 2023 ; - Appétit de l'actionnaire principal -l'Etat français- pour les liquidités, d'où un taux de distribution élevé de 60 % pouvant entraver les programmes d'investissement.

Comment suivre la valeur

- Forte corrélation au PIB français et à la santé financière des compagnies aériennes ; - Evolution du cadre réglementaire, avec notamment le projet " d'association des collectivités locales à la gouvernance des aéroports d'intérêt national " et relance du projet CDG Express de liaison rapide entre Paris et Roissy ; - Plan 2015 de maintien de la croissance des charges à moins de 3 % par an grâce à un plan d'économies cumulées et à un programme de départs volontaires ainsi que d'une hausse du chiffre d'affaires par passager ; - Volonté, à terme, de faire d'ADP le numéro un mondial de l'exploitation d'aéroports, ce qui passe par l'amélioration des performances opérationnelles des aéroports parisiens, par l'intégration de TAV et par le renforcement des filiales d'ingénierie ADPI et ADPM ; - Réponse, à l'automne, à l'appel d'offres pour la rénovation de l'aéroport new-yorkais LaGuardia et pour celui de Santiago du Chili ; - Réalisation de l'objectif 2014 d'une croissance du trafic entre 2,7 et 3,2 % et d'un bénéfice opérationnel supérieur à 1, Md ; - Valeur non opéable, l'Etat, détenant 50,6 % devant le groupe Vinci (8 %) et Schipol Group, exploitant de l'aéroport d'Amsterdam (8 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'IATA estime que le secteur devrait afficher des bénéfices en hausse cette année, tout en soulignant les facteurs de risque (en particulier les conflits en cours et la nouvelle épidémie d'Ebola). Le secteur aérien européen, l'un des moins rentables au monde, doit se transformer et s'engager, selon les analystes de la Coface, dans une nouvelle phase de concentration. Pour le moment, les acteurs traditionnels cherchent à se renforcer dans le low-cost, à l'image d'Air France-KLM avec Transavia. Depuis 2012, en Europe, pour les courts et moyens courriers la part de marché du low-cost a dépassé celle des transporteurs traditionnels. Les compagnies à bas coûts se développent, elles, depuis quelques années sur le marché du voyage d'affaires. La compagnie irlandaise Ryanair a récemment franchi le pas tandis qu'EasyJet affirme séduire de plus en plus de clients d'affaires. FTB/ACT/