L'intervention de la Banque du Japon devait soutenir prix des actions, estime Schroders

13/11/2014 - 10:55 - Option Finance

(AOF / Funds) - La Banque du Japon a annoncé le 31 octobre l'extension de son programme d'achats d'actifs à 80 000 milliards de yens (contre actuellement 60-70 000 milliards) par an : Andrew Rose, gérant de fonds spécialiste des actions japonaises chez Schroders s'est intéressé aux détails de cette annonce, ainsi qu'à ses conséquences probables. Cette nouvelle a dopé le marché des actions nippones et fait chuter le yen par rapport au dollar américain. Plus que son contenu, c'est le moment de l'annonce de la banque centrale qui a surpris les marchés, indique Andrew Rose. Conforté par les déclarations du gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) Haruhiko Kuroda pas plus tard qu'il y a quelques jours, le consensus estimait en effet que la politique monétaire resterait inchangée au cours de la vingt-deuxième réunion consécutive de l'institut d'émission, explique le gérant. La BoJ a pourtant revu à la baisse ses prévisions de croissance et d'inflation tout en annonçant une augmentation significative de ses achats d'emprunts d'État (JGB), d'ETF et de J-REIT, ainsi qu'un allongement de la maturité restante de son portefeuille de JGB et sa volonté de n'imposer aucun plafond financier ou temporel à sa nouvelle politique. Les autorités monétaires justifient cette volte-face soudaine (votée par 5 membres contre 4) par la persistance d'une inflation faible dans un contexte de performance économique moins bonne que prévu, à la suite de la hausse de la TVA en avril et de la baisse récente des prix des matières premières. Cet arsenal sera-t-il efficace ? Pour le gérant, en simples termes de flux de fonds, cette intervention va probablement aplatir encore davantage la courbe des taux, soutenir les prix des actions et éventuellement affaiblir le yen, même si le taux de change effectif réel atteint déjà des plus bas. Les sceptiques dénonceront la nature fondamentalement très risquée de ce nouveau dispositif et se demanderont en quoi la prolongation d'un plan entamé en avril 2013 rendra ce dernier plus efficace. Les adeptes de la théorie du complot remarqueront l'heureuse coïncidence entre l'annonce de la réduction de l'allocation obligataire du GPIF et l'extension des achats d'obligations de la banque centrale. Ils en concluront peut-être que celle-ci prépare le terrain au Premier ministre Shinzo Abe avant qu'il procède au second relèvement prévu de la TVA. AUT/MAF