AREVA suspend ses perspectives 2015-2016

18/11/2014 - 18:11 - Option Finance

(AOF) - Areva a annoncé, après la clôture de la Bourse, la suspension de ses perspectives financières pour les exercices 2015 et 2016, dans le cadre "des travaux menés à échéance régulière par le directoire en matière de gestion prévisionnelle de l'entreprise". Cette suspension des perspectives serait notamment due à l'impact des retards du fameux projet de l'EPR finlandais ou encore à l'atonie persistante du marché des services à la base installée, y compris en France. Pour 2014, Areva a également précisé ne plus pouvoir garantir son objectif d'un cash flow opérationnel libre "proche de l'équilibre". Néanmoins, Areva précise que ses objectifs de chiffre d'affaires et de marge d'excédent brut d' exploitation pour 2014 ne sont pas affectés. De nouvelles perspectives financières pour la période 2015 à 2017, tenant compte de ces éléments, seront présentées d'ici à la publication des résultats de l'exercice 2014.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un mondial du cycle nucléaire, intervenant en France (35 % du chiffre d'affaires), ailleurs en Europe (26 %), aux Amériques (19 %), en Asie-Paifique (18 %), et en Afrique-Moyen-Orient (2 %) ; - Reprise du marché mondial des centrales nucléaires, notamment en Chine, en Inde, en Russie et en Corée du sud (60 réacteurs en cours de construction pour 430 déjà en fonctionnement) ; - Modèle économique intégré, résilient (fondé sur des contrats long terme pour les activités mines/amont, enrichissement et recyclage), récurrent à près de 90 % grâce aux activités de maintenance et de services ; - Déconsolidation des activités dans les énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse), d'où une meilleure lisibilité de la stratégie ; - Signature à mi 2014 d'un accord avec le Niger (29 de la production totale d'uranium du groupe) sécurisant les approvisionnements du groupe et prévoyant l'ouverture de la mine géante d'Imouraren début 2020 ; - Amélioration de la visibilité avec une hausse du carnet de commandes égal à 9 années d'activité dans l'amont et 6 dans l'aval.

Les points faibles de la valeur

- Sensibilité au débat sur la sûreté nucléaire et aux risques géopolitiques en Afrique, notamment au Niger et dégradation de la conjoncture du marché nucléaire ; - Valeur difficile à appréhender en l'absence de comparables cotés ; - Chute des prix de l'uranium; - Acquisitions trop nombreuses et chèrement acquises et entre 2006 et 2012, ayant affaibli la situation financière du groupe et entraînant un risque d'abaissement de la note de crédit par Standard & Poor's ; - Absence de dividende depuis 2010 ; - Avertissement sur résultat 2014 après le déficit accusé au 1er semestre 2014, due essentiellement au solaire ; - Flottant étroit.

Comment suivre la valeur

- Relations historiquement imbriquées entre Areva et EDF (Areva = 1er fournisseur d'EDF ; EDF = 1er client d'Areva) ; - Obtention des objectifs 2015-2016 d'une hausse organique de 4 à 5 % des facturations, d'une marg ebrute d'exploitation de 14 à 15 % et d'un cash flow positif ; - Réalisation de l'objectif officiel du groupe de signer deux nouveaux projets par an, avec pour 2014 les projets Hinkley Point C au Royaume-Uni, Taishan 3+4 et 4 ATMEA1 en Turquie ; - Retombées des accords de coopération avec les chinois CNNC et CGNPC dans le retraitement des déchets, la fourniture de systèmes de contrôle, la transformation d'alliages de zirconium et dans la construction de deux réacteurs ; - Dans l'éolien offshore, évolution du partenariat technologique et financier avec Gamesa visant à capter en 2020 20 % d'un marché dominé par Siemens (60 à 70 % des ventes mondiales) ; - Evolution technologique et commerciale du réacteur EPR, trop cher et donc non vendu, ; - Réalisation des objectifs 2014 d'une baisse de 10 % du chiffre d'affaires ; - Valeur non opéable, détenue par l'Etat à hauteur de 86,5 %, position qui pourrait évoluer d'ici fin 2014.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Engagés dans un nouveau paysage énergétique, les énergéticiens mondiaux, surtout européens, doivent s'adapter face à l'érosion de la rentabilité de leur activité de production électrique, d'après le cabinet de conseil Bain & Company. Selon une étude, sur les cinq dernières années, dans certaines régions, les marges issues de la production d'électricité ont diminué de plus de moitié, ce qui rend non rentables de nombreuses centrales à charbon en Amérique du Nord et des centrales à cycle combiné gaz en Europe, conçues pour ne fonctionner que lors des périodes de pointe de la demande. Certains groupes doivent donc revoir leur portefeuille d'actifs et déterminer comment réduire les coûts. FTB/ACT/