NEXITY progresse après le maintien de ses objectifs

27/11/2014 - 15:45 - Option Finance

(AOF) - Les premières annonces de Nexity, en marge de sa journée investisseurs qui a lieu ce jeudi à Paris, suscitent l'enthousiasme des opérateurs. Le titre du groupe immobilier, qui a fêté le mois dernier les dix ans de son introduction en Bourse, enregistre ainsi l'une des hausses les plus notables de l'indice parisien SBF 120, s'octroyant 2,89% à 29,7 euros. Dans un communiqué publié avant l'ouverture du marché, Nexity a en effet réitéré ses objectifs pour l'exercice 2014 en cours, déjà dévoilés lors de la publication de ses résultats annuels 2013 le 18 février dernier. La société de produits fonciers et de conseil dit toujours tabler sur un chiffre d'affaires consolidé supérieur à 2,5 milliards d'euros sur l'ensemble de l'exercice 2014, après 2,74 milliards en 2013, ce qui correspond à une contraction de 8,8% sur un an. Son résultat opérationnel courant devrait, lui, être au moins égal à 170 millions d'euros, contre 192,4 millions l'année précédente, soit une baisse de 11,7%. Concernant son volume d'affaires sur le segment de l'immobilier résidentiel, Nexity attend environ 10 000 réservations nettes, " soit un niveau sensiblement comparable à 2013 ", où elles s'étaient élevées à 10 121. Le groupe évoque notamment un marché " difficile attendu autour de 80 000 à 85 000 réservations en 2014, avec un redressement attendu à partir de 2015 ". En ce qui concerne l'immobilier d'entreprise, le groupe table sur des prises de commandes " d'au moins 100 millions d'euros ". Ce chiffre exprime un très net repli de l'activité, après 544 millions d'euros de commandes enregistrées en 2013. Enfin, Nexity envisage de proposer un dividende de 2 euros par action en 2015, identique à celui de 2014, comme il l'avait annoncé en février dernier. (E.B)

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Numéro un de la promotion immobilière résidentielle en France avec 11,5 % de part de marché : accès facilité au foncier et au financement, notoriété de la marque... ; - Diversification dans les services limitant le caractère cyclique de l'activité (16 % des ventes), sous les marques Guy Hoquet et Century 21 pour les réseaux, Oralia et Perl dans l'administration de biens (n° 2 en France); - Faibles stocks d'invendus ; - Diminution du taux de TVA à compter de 2014 sur les logements sociaux (bonne nouvelle pour le groupe, les institutionnels représentant 36 % des réservations) ; - Visibilité correcte, avec un carnet de commandes de 18 mois dans la promotion et capacité à surperformer un marché stagnant ; - Politique de distribution généreuse, qui sera reconduite en 2014 et 2015 au même niveau.

Les points faibles de la valeur

- Climat économique défavorable aux ventes de logement neufs : durcissement des conditions d'octroi de crédit par les banques et manque de confiance des ménages ; - Recul en France de la promotion résidentielle et des transactions sur le marché de l'ancien ; - Erosion des marges dans les divisions logement et services&réseaux ; - Dégradation de la situation financière après l'acquisition des réseaux Oralia et Perl ; - Manque régulier de visibilité sur l'évolution de la politique du logement en France.

Comment suivre la valeur

- Forte exposition à la santé du marché immobilier d'habitation : sensibilité à l'évolution des prix des terrains à bâtir, des prix au mètre carré et de la santé financière des ménages ; - Impact de la révision de la loi Alur et des mesures de soutien à l'immobilier -baisse de la TVA à 5 % sur les logements sociaux et à 10 % dans les logements intermédiaires ; - Evolution de l'actif net réévalué ou ANR, donnée-clé du secteur foncier en Bourse, à comparer au cours de Bourse ; - Evolution du taux de vacance des immeubles, indicateur du marché immobilier, de la vitesse de commercialisation des logements et des stocks; - Effet décalé de plusieurs trimestres des reprises des commandes dans les comptes (modèle de Vente en l'Etat Futur d'Achèvement- VEFA -) ; - Atteinte des objectifs 2014 de 10 000 réservations dans le résidentiel, d'un chiffre d'affaires supérieur à 2,5 Mds et d'un ROC de plus de 170 M et, pour 2015, d'une marge opérationnelle supérieure à 15 % ; - Evolution de la marge de la branche services, qui devrait remonter après l'acquisition d'Oralia ; - Interrogations récurrentes sur le tour de table et la cession possible par BPCE de ses 41,4 %, considérés comme non stratégiques (à suivre avec la mise en place de Bâle III) ; présence également de Bpifrance à hauteur de 5 %.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Immobilier

La situation est difficile pour les promoteurs français. L'an passé ils ont commercialisé seulement 74.000 logements neufs, contre 115.000 en 2010. La situation ne s'est pas améliorée début 2014. A 17.339 logements, leurs ventes au premier trimestre ont atteint un point bas historique, et la situation a perduré au second trimestre. Pourtant aucune défaillance spectaculaire n'est survenue, comme cela a été le cas en Espagne par exemple, où le deuxième promoteur du pays, Reyal Urbis a dû déposer le bilan début 2013. En France la situation est différente. Prudentes, les banques n'accordent des prêts aux professionnels que s'ils ont déjà 40% à 50% des logements réservés dans le programme immobilier à construire, ce qui limite le risque de logements livrés et non vendus. Les grands promoteurs, qui représentent environ 40% du marché, reprennent des programmes lancés par de plus petits acteurs n'ayant pas pu mener leur opération à bien. FTB/ACT/