E.ON se recentre sur les énergies renouvelables

01/12/2014 - 15:56 - Option Finance

(AOF) - E.ON s'offre un nouveau départ. Le groupe électricien allemand a décidé de scinder son activité de production conventionnelle d'électricité pour se concentrer sur les énergies renouvelables, éolien et solaire. Dans un communiqué publié dimanche soir, le géant allemand de l'énergie a justifié ce choix stratégique majeur par "l'évolution spectaculaire des marchés mondiaux, les innovations techniques et les attentes plus diverses de la clientèle". Les productions conventionnelles d'électricité (gaz, charbon, négoce d'énergie et exploration) seront ainsi réunies au sein d'une entité séparée, dont les actionnaires disposeront de la majorité. Cette entité devrait compter environ 20 000 salariés - sur un total de 60 000 au sein du groupe. E.ON va se préparer l'an prochain à une introduction en Bourse de cette entité, qui devrait avoir lieu après son assemblée générale de 2016. En Bourse, le titre du géant allemand bondit de 4,31% à 14,87 euros. Le repositionnement d'E.ON témoigne des difficultés rencontrées par tous les producteurs d'électricité en Allemagne en raison du tournant énergétique. Les énergies renouvelables sont en effet subventionnées outre-Rhin. Dans un marché de gros en surcapacité, les prix ont chuté de plus d'un quart depuis le début de l'année 2013. Et les centrales fossiles des grands groupes, particulièrement les centrales au gaz mais aussi celles à charbon, sont devenues de moins en moins rentables.

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LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Engagés dans un nouveau paysage énergétique, les énergéticiens mondiaux, surtout européens, doivent s'adapter face à l'érosion de la rentabilité de leur activité de production électrique, d'après le cabinet de conseil Bain & Company. Selon une étude, sur les cinq dernières années, dans certaines régions, les marges issues de la production d'électricité ont diminué de plus de moitié, ce qui rend non rentables de nombreuses centrales à charbon en Amérique du Nord et des centrales à cycle combiné gaz en Europe, conçues pour ne fonctionner que lors des périodes de pointe de la demande. Certains groupes doivent donc revoir leur portefeuille d'actifs et déterminer comment réduire les coûts.

Pétrole et parapétrolier

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE) les tensions au Moyen-Orient pèsent moins sur le cours de pétrole que le ralentissement de la demande et une production plus abondante grâce au pétrole de schiste d'Amérique du Nord. L'AIE a donc révisé à la baisse son estimation de la demande mondiale pour 2014 et 2015. Elle prévoit désormais que la consommation mondiale de pétrole n'augmentera cette année que de 900.000 barils par jour (b/j), pour s'établir à 92,6 millions de barils, soit 150.000 de moins que prévu précédemment. Cette révision provient essentiellement du ralentissement économique en Europe et en Chine. En 2015 la consommation devrait progresser de 1,2 million de b/j, soit 100.000 de moins que les estimations précédentes. FTB/ACT/