AIR FRANCE-KLM : l'accord sur le développement de Transavia France est validé

11/12/2014 - 08:18 - Option Finance

(AOF) - Air France-KLM s'est félicité, dans un communiqué publié jeudi matin, de la validation par le Conseil Syndical du SNPL (Syndicat National des Pilotes de Ligne) du projet d'accord relatif au détachement de pilotes Air France au sein de Transavia France. Cette validation est intervenue à la suite d'une consultation de l'ensemble des pilotes d'Air France. Les pilotes ont approuvé l'accord à hauteur de 53%, et à hauteur de 60% pour les adhérents du syndicat majoritaire SNPL. " Nous pouvons à présent ouvrir une nouvelle étape de la croissance du groupe Air France-KLM avec le développement, dès l'été 2015, de la première compagnie low cost française au départ d'Orly ". Ce projet répond à la fois à une très forte demande de la clientèle loisirs et s'intègre parfaitement dans notre plan stratégique Perform 2020 " a déclaré Alexandre de Juniac, président-directeur général d'Air France-KLM. Grâce à cet accord, la totalité du plan de développement rapide de Transavia en France est à présent assurée sur les cinq prochaines années : Poursuite de la forte croissance à l'été 2015 (21 avions opérés contre 16 à l'été 2014, faisant ainsi de Transavia la première compagnie low cost à Paris-Orly dès l'été 2015) et " opération " de 37 Boeing 737 à l'horizon 2019, au départ de plusieurs aéroports français à l'exception du hub de Paris-CDG, notamment sur des destinations déjà desservies par Air France. Transavia conserve par ailleurs ses conditions d'exploitation et de rémunération propres, indispensables pour sécuriser ses objectifs de coût unitaire et de flexibilité opérationnelle. Une gestion de carrière intégrée des pilotes entre Air France et Transavia est mise en place, incluant notamment une liste de séniorité commune. Selon la compagnie aérienne, cette évolution répond à une forte attente des pilotes et permet de gérer plus facilement les sureffectifs chez Air France en organisant des détachements temporaires chez Transavia. De manière transitoire, une prime de volontariat sera accordée à certaines catégories de pilotes. A l'horizon 2017, dans le cadre de cet accord, Transavia devrait opérer plus de 60 avions. Comme prévu dans le cadre du nouveau plan stratégique Perform 2020, cette activité devrait contribuer une centaine de millions d'euros d'Ebitdar ( excédent brut d'exploitation avant locations opérationnelles) additionnel en 2017, Les objectifs financiers principaux de Perform 2020 ne sont ainsi pas modifiés : un Ebitdar en croissance de 8 à 10% par an entre 2013 et 2017, et un ratio de dette nette ajustée sur Ebitdar inférieur à 2,5 en 2017. La poursuite de la forte croissance pesant sur la rentabilité de Transavia, le groupe se fixe comme objectif d'atteindre pour cette activité l'équilibre en 2017 et la rentabilité d'exploitation d'ici 2018.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- L'un des leaders mondiaux du transport aérien avec le réseau le plus important entre l'Europe et le reste du monde, numéro un en Europe pour le transport de passagers (les 2/3 de l'activité dont 20 % en moyen-courrier), numéro un mondial pour le frêt (11 %) et pour la maintenance aéronautique ; - Présence mondiale, grâce à l'alliance SkyTeam (près de 20 % du marché) et à la joint-venture avec Delta Airlines sur l'Atlantique nord (un quart du marché régional), effective jusqu'en 2019 ; - Offre de correspondances sans équivalent grâce au double hub intercontinental (plate-forme de correspondance) combinant Roissy-Charles de Gaulle et Amsterdam-Schiphol ; - Hausse des ratios de rentabilité (trafic, capacité et taux d'occupation) dans l'activité " passagers " et maintien d'une rentabilité opérationnelle élevée dans la maintenance ; - Bonne tenue de l'activité internationale, supérieure à celle de ses concurrents directs BAT et Lufthansa, et vers les DOM-TOM depuis le début de l'année ; - Réussite de Transavia, la filiale à bas coût lancée en 2007, bénéficiaire depuis 2012 et dont la flotte passera de 8 à 26 avions en 2014 -sous réserve de l'accord du syndicat des pilotes ; - Forte réduction de la perte d'exploitation en 2014 et diminution de l'endettement, d'où la fin des craintes sur une augmentation de capital.

Les points faibles de la valeur

- Forte sensibilité à la conjoncture européenne (61,3 % des ventes hors cargo et frêt, dont 28,4 % pour la France et 8,9 % pour le Benelux) et présence internationale encore faible (13,4 % Amérique du Nord, 10,9 % Asie-Pacifique) ; - Concurrence accrue du TGV sur les courts trajets, des compagnies à faible coût telles EasyJet ou Ryanair et, dans le haut de gamme, des compagnies aériennes des états du Golfe et du Sud-est asiatique ; - Surcoût des escales et des taxes en France par rapport aux concurrents ; - Long historique de pertes d'exploitation.

Comment suivre la valeur

- Sensibilité du cours tant aux chiffres du trafic aérien mondial et à la géopolitique qu'aux spécificités de la compagnie (endettement, risques sociaux, impact du prix du carburant) ; - Suivi du plan " Transform 2020 " : réductions d'effectifs (plus de 5 100 départs entre 2012 et 2015, allongement de la durée et de la charge de travail des navigants) ; restructuration du réseau moyen courrier, toujours déficitaire, sous les marques Transavia et Hop !, avec fermeture de lignes ; renforcement du long courrier ; développement dans la maintenance et le catering ; - Sans oublier la stratégie de développement des recettes auxiliaires (excédents de bagages, option d'un délai de réflexion avant la confirmation d'un achat de billet, surclassement, repas améliorés...) ; - Risque de grève des pilotes en septembre 2014 (une journée complète de grève est estimée à 45 M) ; - Vers une cession de la filiale irlandaise CityJet, et rumeurs de vente de la participation dans Amadeus ; - Rumeurs de vente de Martinair, en charge de l'activité fret, principal foyer de perte pour le groupe ; - Capacité du président Alexandre Juniac à redresser la compagnie qui devra renouer avec les bénéfices, d'exploitation en 2014 (autour de 2,25 Mds), et en net en 2015 ; - Société non opéable, l'Etat détenant 15,9 % du capital, devant les salariés (9,4 %).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'IATA estime que le secteur devrait afficher des bénéfices en hausse cette année, tout en soulignant les facteurs de risque (en particulier les conflits en cours et la nouvelle épidémie d'Ebola). Le secteur aérien européen, l'un des moins rentables au monde, doit se transformer et s'engager, selon les analystes de la Coface, dans une nouvelle phase de concentration. Pour le moment, les acteurs traditionnels cherchent à se renforcer dans le low-cost, à l'image d'Air France-KLM avec Transavia. Depuis 2012, en Europe, pour les courts et moyens courriers la part de marché du low-cost a dépassé celle des transporteurs traditionnels. Les compagnies à bas coûts se développent, elles, depuis quelques années sur le marché du voyage d'affaires. La compagnie irlandaise Ryanair a récemment franchi le pas tandis qu'EasyJet affirme séduire de plus en plus de clients d'affaires. FTB/ACT/