Patrimoine : le faux-pas des ménages français
D’après les résultats d’une étude réalisée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) sur la composition du patrimoine des Français, le comportement des ménages ne serait pas optimal.
L’Insee publie régulièrement une étude qui passe au crible la composition du patrimoine des Français. La dernière en date s’est déroulée entre octobre 2014 et février 2015.
A quoi ressemble le patrimoine des Français ?
Cette photographie du patrimoine des Français, début 2015, indique comme au cours des années précédentes que plus de 9 ménages sur 10 détiennent un patrimoine.
Sans surprise, ce patrimoine est essentiellement composé de biens immobiliers. Plus de 60 % des ménages possèdent de l’immobilier.
De moins en moins de valeurs mobilières
A l’inverse, les foyers français sont de moins en moins enclins à détenir des valeurs mobilières (actions, obligations, OPCVM, SICAV, FCP…). Entre 2004 et 2015, la détention de valeurs mobilières est respectivement passée de 24,2 % à 16,5 %.
Les auteurs de l’étude expliquent qu’en 2004 le dynamisme boursier incitait les ménages à anticiper, malgré les à-coups1, de forts rendements des actions. A cette époque, près de 25 % des ménages détenaient des valeurs mobilières (soit directement, soit via des plans d’épargne en actions ou comptes-titres), une proportion en hausse de 3 points par rapport à la situation observée en 1998. En 2010, le mouvement s’est retourné, le taux de détention de ces actifs étant en recul de près de 5 points par rapport à la précédente enquête. L’Insee met en cause « les crises financière et économique de 2008 », elles « ont probablement conduit les ménages à délaisser les valeurs risquées. »
Assurance-vie, PEL et épargne retraite de plus en plus prisés
Dans le même temps, l’Insee constate que la détention d’épargne retraite (incluant l’assurance-vie) a évolué dans le sens opposé : la proportion de ménages détenteurs est passée de 36,9 % en 2004 à 44,2 % en 2015.
La possession de produit d’épargne logement (PEL, CEL) évolue également notablement sur les dix précédentes années. Après avoir reculé de 10 points entre 2004 et 210, elle retrouve peu à peu sa place au sein des patrimoines.
Après cette radiographie du patrimoine de ménages français, les auteurs de l’étude mettent en exergue l’influence de diverses caractéristiques sur la composition du patrimoine telles que l’âge, le revenu, le diplôme, la catégorie sociale ou encore la composition du ménages, la taille de la commune de résidence.
Cet examen minutieux montre notamment que les taux de détention des logements autres que la résidence principale, de l’épargne retraite et des valeurs mobilières croissent avec le revenu, et que l’augmentation est plus marquée pour les 20 % des ménages les plus aisés.
Hormis les livrets d’épargne, toutes les catégories d’actifs présentent des différences de taux de détention d’au moins 20 points selon l’âge (par tranche quinquennale) de la personne de référence du ménage.
Hormis ces influences, l’étude relève un manque de rationalité dans le comportement des ménages. Alors que les professionnels recommandent de diversifier au maximum les actifs composant un patrimoine, les auteurs constatent qu’en 2015 trois ménages sur quatre détiennent au plus trois types d’actifs. Ils ont tendance à mettre tous les œufs dans le même panier, ce qui peut s’avérer contre-productif dans le cadre d’une gestion efficiente d’un patrimoine.
La composition du patrimoine est essentiellement centrée sur les livrets, la résidence principale et l’épargne retraite.
Quant aux motifs d’épargne, les ménages avancent principalement vouloir « disposer de réserves en cas d’imprévus ». Ils sont également nombreux à vouloir préparer leurs vieux jours.
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