Plus politique que monétaire (Fidelity International)

14/03/2017 - 11:18 - Sicavonline - David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine
Plus politique que monétaire (Fidelity International)

L'édito de David Ganozzi, gérant de Fidelity Patrimoine, anticipe les actions de la FED et de la BCE.

A l’heure où la Fed est à la manœuvre pour ramener ses taux directeurs en phase avec la réalité économique, la BCE préfère l’inaction. En apparence, cette décision a de quoi surprendre au regard de l’amélioration constante des indicateurs conjoncturels depuis décembre. Mais, en réalité, qui pourrait l’en blâmer ? Certes, pour la première fois depuis quatre ans, l’inflation a progressé en février de 2 % sur un an. Mais l’inflation sous-jacente – hors prix de l’énergie – peine pour l’heure à se hisser au-delà du plafond de 0,9 %. Par ailleurs, le chômage reste élevé à 9, 6 % en zone euro... Si les arguments en faveur d’un prolongement des facilités monétaires ne manquent pas, cela n’a pourtant pas empêché Mario Draghi de relever ses prévisions de croissance à 1,8 % pour cette année. Un paradoxe qui traduit en réalité l’aveu implicite du président de la BCE sur la véritable raison de son statu-quo. Bien que statutairement, l’institution de Francfort n’est pas censée le prendre en compte dans son action, c’est plus le contexte politique que l’environnement économique qui justifie l’immobilité. Les nombreuses échéances attendues cette année – avec, en prologue mercredi, les législatives aux Pays-Bas – plaident en faveur de la prudence. D’autant plus légitimement que, par le passé, la BCE a déjà pêché par empressement... Et, il y a fort à parier que son action demeure, pour les mois à venir, plus politique que monétaire. 

Loin des tergiversations européennes, la perspective d’une nouvelle remontée des taux se précise de l’autre côté de l’Atlantique. C’est la présidente de la Fed elle-même qui avait évoqué cette hypothèse il y a dix jours lors d’une conférence à Chicago. Janet Yellen avait alors conditionné ce nouveau resserrement à certains facteurs. « Lors de notre prochaine réunion ce mois-ci, le FOMC va évaluer si l’emploi et l’inflation continuent d’évoluer en ligne avec nos attentes, auquel cas un nouvel ajustement des taux fédéraux serait probablement justifié », avait-elle alors déclaré. Or les chiffres de l’emploi publiés vendredi dernier plaident pour une nouvelle hausse à l’issue du comité (mardi et mercredi). Le dernier rapport NFP a fait état de 235 000 créations de postes sur février, après 238 000 le mois précédent. En outre, le salaire horaire moyen s’est apprécié de 0,2 % sur la période faisant ressortir une hausse sur un an de 2,8 % contre 2,6 % en janvier. Il n’en faudrait pas plus pour valider un passage à l’acte de la Fed mercredi.   

 

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