Le feu au baril (Fidelity International)

03/10/2017 - 17:18 - Sicavonline - David Ganozzi - Gérant d'allocation chez Fidelity
Le feu au baril (Fidelity International)

David Ganozzi, Gérant d'allocation chez Fidelity, relève deux faits marquants dans son édito hebdomadaire.

Tendance de fond ou simple accès de fièvre ? Ces dernières semaines, l’évolution des prix du pétrole ne va pas sans soulever certaines interrogations, alimentant de plus belle la volatilité des cours. La semaine passée en a été un parfait exemple. La condamnation par Bagdad du référendum au Kurdistan irakien et la menace d’Ankara de fermer les vannes du seul oléoduc de cette région pétrolifère ont mis le feu aux prix du baril - le Brent ayant touché 59,49 dollars. Quelques jours auparavant, à l’issue de sa dernière réunion, l’Opep avait par ailleurs laissé entendre que les quotas actuellement en vigueur pourraient être reconduits au-delà du premier trimestre 2018. Ces deux événements ont, enfin, pour toile de fond la réduction générale des stocks des pays développés. Illustrant ce phénomène, ceux des États-Unis ont enregistré la semaine passée une baisse plus importante que prévue de 7,2 millions de barils contre 3 millions initialement attendus. De façon évidente, la conjugaison de ces facteurs crée des tensions sur le marché. La question soulevée aujourd’hui est de savoir si elles sont fondamentalement durables ou simplement passagères. D’un côté, l’abondance de l’offre liée depuis plusieurs années à l’exploitation des hydrocarbures de schistes devrait encore maintenir le marché dans une situation excédentaire. Toutefois, celle-ci devrait être moins prégnante qu’auparavant. Les efforts déployés depuis un an par le cartel des producteurs commencent en effet à porter leurs fruits tandis que l’amorce d’une reprise de la croissance mondiale stimule à nouveau la demande. De fait, tout laisse entendre que la volatilité actuelle n’est, en réalité, que le reflet de cet ajustement structurel.

Dans ce contexte, les indicateurs publiés la semaine dernière sont passés un peu inaperçus. Pourtant, certains ne manquaient pas d’intérêt. A l’instar du PIB anglais finalement ressorti à 1,5 % sur le deuxième trimestre, en deçà de la deuxième estimation de 1,7 % publiée fin août. Cette tendance marque une décélération du rythme d’expansion après les 1,8 % enregistrés sur les trois premiers mois de l’année. Confirmant nos anticipations de départ et en dépit de l’insolente vigueur dont elle a fait preuve jusqu’ici, l’économie post-Brexit de sa Majesté montre d’inévitables signes de fébrilité. Et tout laisse à penser que la situation va davantage se dégrader. L’activité dans les services – 80 % de l’économie britannique – qui semblaient jusqu’alors épargnés, a ainsi reculé de 0,3 % en juillet après une hausse de 0,2 % en juin.

David Ganozzi - Gérant d'allocation chez Fidelity

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