Faut-il redouter une sur-réaction de la FED face à une inflation supérieure à 2 % ?

17/05/2018 - 18:13 - Sicavonline
Faut-il redouter une sur-réaction de la FED face à une inflation supérieure à 2 % ?

L’usage d’une nouvelle dialectique lors de la dernière communication de la Banque centrale américaine n’est pas fortuit. Quel message veut faire passer la FED aux investisseurs ? Les explications de Pascal Bernachon, Directeur de la gestion KBL Richelieu Gestion.

Pascal Bernachon, Directeur de la gestion KBL Richelieu Gestion, analyse la dernière communication de la réserve fédérale américaine relative à l’évolution des prix.

Le directeur de la gestion se focalise sur l’introduction d’un nouveau terme lors de la dernière intervention des responsables de la FED.  En effet, « au cours de sa dernière réunion de politique monétaire, la Banque Centrale américaine a introduit un nouveau terme dans son approche sur l‘inflation : elle cite désormais un objectif symétrique à 2%. »

« Quel message l’institution monétaire veut-elle faire passer », s’interroge Pascal Bernachon.

Le Directeur de la gestion KBL Richelieu Gestion  livre son interprétation du message. Selon lui, la FED « sous-entend qu’elle peut laisser l’inflation dépasser les 2% temporairement, sans provoquer de sa part de sur-réaction dans la séquence de hausse de taux d’intervention. ».

Encore beaucoup d’incertitude de la part de la FED

Le commentateur estime qu’« il s’agit là, à la fois, d’un message vis-à-vis des marchés, à qui elle rappelle sa volonté de réagir graduellement dans sa politique de hausse de taux, mais probablement aussi d’un moyen d’exprimer qu’elle n’a pas encore la certitude que cette inflation installée au-delà de son objectif de 2% soit définitivement acquise face aux freins structurels à la hausse des prix. »

Il se questionne également sur la volonté des « Banques Centrales, dans l’obligation de sortir de leurs politiques monétaires ultra accommodantes post-crise, de vouloir limiter la progression des taux longs au regard d’un niveau d’endettement public encore conséquent dans certains pays, à commencer par les Etats-Unis où le déficit budgétaire va se creuser pour atteindre 5% sur le PIB annuel d’ici 2 ans. »

Une tendance haussière mais des risques en embuscade

Ces précisions apportées, le Directeur de la gestion KBL Richelieu Gestion rebondit sur le comportement des marchés qui « portés en partie par une liquidité encore abondante et une croissance toujours positive, les marchés retrouvent un trend haussier de court terme, aidés aussi par la relance des programmes de rachats d’actions et des opérations de fusion/acquisition en plein essor. »

Mais l’expert évoque également les menaces toujours bien présentes sur les marché, « des risques perdurent, qu’ils soient géopolitiques ou commerciaux. La Réserve fédérale ne souhaite pas contribuer à la constitution de bulles, mais pour autant elle ne veut pas rejouer le pompier suite à un nouveau krach. »
Pascal Bernachon, Directeur de la gestion KBL Richelieu Gestion.


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