Immobilier : la capacité d'endettement des ménages comprimée par le prélèvement à la source ?

04/02/2019 - 16:41 - Sicavonline (mis à jour le : 05/02/2019 - 17:14)
Immobilier : la capacité d'endettement des ménages comprimée par le prélèvement à la source ?

SeLoger.com consacre son dernier édito aux conséquences réelles ou supposées du prélèvement à la source sur la capacité d'emprunt des ménages souhaitant acquérir un logement.

Seloger.com confirme ce que d'autres profesionnels clament haut et fort deuis plusieurs mois : "la mise en place du prélèvement à la source ne va pas réellement pénaliser les acquéreurs immobiliers devant emprunter pour financer leur achat mais un effet psychologique d'appauvrissement est à craindre".

Immobilier et prélèvement à la source

Prélèvement à la source oblige, le net à payer figurant sur la fiche de paie des slariés sera moins élevé que l'an dernier. Pour autant, cette baisse n'aura, au dire de Seloger.com pas d'impact sur la capacité des ménages à emprunter. « La plupart des banques devrait continuer de prendre en compte le montant du salaire net de charges, c’est-à-dire « avant impôt », pour calculer le taux d’endettement et évaluer la capacité d’emprunt » explique Sandrine Allonier de VousFinancer. « Quant aux banques qui se basent sur le salaire net après impôt, elles augmenteront en contrepartie le taux d’endettement maximum ». Seloger.com rassure les futurs emprunteurs en soutenant que "La mise en place du prélèvement à la source ne rend donc pas plus compliquée l’obtention d’un prêt immobilier, ni ne réduit la somme que peut emprunter un ménage."

55 % des Français (et 72 % des moins de 35 ans) craignent que leur capacité d’emprunt ne soit réduite suite à l’entrée en vigueur du prélèvement à la source.                                                                                                                                                               55 % des personnes interrogées (et 75 % des moins de 35 ans) redoutent également d'avoir des difficultés à faire face à leurs mensualités. (Source OpinionWays)

Un sentiment d’appauvrissement

Bien que le pouvoir d’achat immobilier des Français reste inchangé, Seloger.com craint cependant que "la baisse du salaire net versé risque néanmoins de faire naître en eux un sentiment d’appauvrissement". Seloger.com juge ce sentiment rrationnel car s’il fait baisser le net à payer, le prélèvement à la source va aussi "produire un effet positif sur la trésorerie des contribuables qui avaient opté pour la mensualisation". En effet, l'impôt est dorénavant étalé sur douze mois (au lieu de dix !).

L’impact psychologique de la réforme du paiement de l’impôt sur le revenu des contribuables risque toutefois d'être bien réel, cette fois, en termes d'appétence pour la propriété et les velléités d'achat immobilier des Français pourraient bien être freinées… « Une frilosité des emprunteurs et un report des transactions sont à prévoir au cours du premier trimestre, notamment chez les primo-accédants » indique Sandrine Allonier. Les Français pourraient donc être tentés de différer leurs projets d’achat immobilier de quelques mois. D’autre part, le passage au prélèvement à la source pourrait pénaliser certains salariés qui voudraient devenir propriétaires. « S’ils ne sont pas habitués à la mensualisation et aux contraintes de gestion qu’elle implique, des découverts bancaires sont à craindre et les banques n’aiment pas ça… ».

La capaticité financière des locataires affectée par le prélèvement à la source ?

La capacité financière des locataires est-elle réduite par le prélèvement à la source du fait de la baisse du net versé ? « Le marché locatif ne devrait pas être touché par cette mesure » estime Mortimer Gillot-Khayat, agent immobilier IAD, à Nice. Lorsqu’ils étudieront un dossier de location, et tout particulièrement les fiches de paie des aspirants-locataires, les propriétaires devront toutefois « se référer à la ligne "revenus nets avant imposition"», affirme Seloger.com. La règle selon laquelle les revenus nets mensuels d'un locataire doivent correspondre à trois mois de loyer va donc devoir être légèrement réinterprétée afin de s'adapter au nouveau contexte fiscal.

Les propriétaires seront-ils aussi indulgents dans les zones les plus tendues ? Se loger.com semble ne pas en douter. Les faits lui donneront-ils raison ?

 



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