La banque Rothschild serait en train de monter un consortium de reprise d'Alitalia, la compagnie aérienne italienne en grandes difficultés, mise en vente par son principal actionnaire, l'Etat transalpin, indique ce matin le 'Wall Street Journal' qui cite des "sources proches du dossier". En feraient partie Air One et Meridiana, qui sont des compagnies aériennes italiennes, et deux firmes d'investissement américaines spécialisées dans le rachat par endettement. Intesa SanPaolo pourrait aider le consortium à réunir les fonds nécessaires.
Plusieurs rumeurs circulent jusque-là pour la reprise de la compagnie. Les conditions posées par Rome, malgré la situation précaire d'Alitalia, ont refroidi de nombreux prétendants. Air France KLM étudie le dossier, mais avait d'emblée indiqué qu'il faudrait des garanties strictes et nombreuses pour qu'elle se risque sur ce difficile terrain.
Au terme des neuf premiers mois de 2006, la compagnie transalpine affichait un chiffre d'affaires de 3,49 Milliards d'Euros, en retrait de 2,2% en glissement annuel pour un résultat opérationnel déficitaire de 173,18 Millions d'Euros, contre une perte de 39,5 ME un an avant. Sous le coup de plus de 100 ME de frais financiers, le résultat net s'affiche en déficit de 275,38 ME, creusé par rapport à la perte de 107,52 ME enregistré un an avant. Alitalia n'a plus dégagé de profits depuis 2002. Sur le front bilanciel, la dette nette ressortait au 30 septembre à 1,79 MdE, pour 715 ME de cash, disponibilité court terme et autres actifs. La société estimait mi-octobre disposer d'assez de ressources pour tenir une année supplémentaire. Le management avait indiqué lors de la présentation de ces comptes 9 mois viser un bénéfice sur le dernier trimestre, si bien que la perte sera moins conséquente sur l'ensemble de l'année qu'au terme des neuf premiers mois. En revanche, le déficit dépassera celui de 2005.
Alitalia, qui emploie plus de 20.000 personnes, dispose d'une flotte de 179 avions en cours de modernisation, dont des B777-200ER, des B767-300ER, des MD-80, des A321, des A320, des A319 et des appareils régionaux Embraer 170 et 145 MR et ATR72. Il dispose également de MD-11 de fret. En 2005, il tirait 47% de ses revenus d'Italie, 15,6% d'Europe, 9,7% d'Amérique du Nord et 27,7% du reste du monde.
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