ALTRAN bénéficie du vent d'optimisme qui souffle sur les SSII

09/01/2007 - 17:11 - Option Finance

(AOF) - Altran gagne 2,58% à 7,55 euros. La SSII semble bénéficier des perspectives favorables que prévoient les analystes pour le secteur. Après l'avoir jugé à faible marge et peu visible, les bureaux d'études estiment aujourd'hui que le secteur, qui a sous-performé le marché en 2006, est devenu attractif. Deux raisons expliquent ce revirement. D'une part, les fondamentaux. Après s'être réorganisées, les entreprises ont pratiquement toutes confirmé leurs prévisions de croissance pour 2007. Elles comptent même augmenter leurs prix, signe de la vigueur du marché. D'autre part, et c'est sans doute la principale raison de ce regain d'intérêt, le secteur est atomisé et donc sensible aux mouvements de fusions-acquisitions. Cette nouvelle perception du secteur vient d'être corroboré par le syndicat patronal Syntec Informatique. Selon son président, Jean Mounet, dont les propos sont repris dans "Les Echos", le mouvement de concentrations du secteur devrait se poursuivre en 2007. Il a également confirmé la croissance très significative du secteur en 2006. Altran cible potentielle ? L'avenir le dira. Il est sûr en tout cas que 2006 a été une année noire pour le groupe. Pénalisé par deux profit warnings et la démission de son président, le titre a perdu 27% sur l'année et pourrait paraître sous-valorisé aux yeux de certains investisseurs. (PJ.L.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Créé en 1982, le groupe Altran est le leader européen du conseil en innovation technologique à forte valeur ajoutée. Son métier consiste à aider ses clients - de grands industriels et les principaux acteurs du secteur tertiaire - à améliorer leur compétitivité et leurs performances, en leur permettant notamment d'innover dans leurs produits ou leurs process. Les principaux marchés d'Altran sont l'automobile, les télécommunications, l'aéronautique / spatial et la banque / assurance. Plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe est réalisée à l'international, grâce à une présence dans une quinzaine de pays, à travers 200 sociétés. Les problèmes judiciaires d'Altran relatifs à la tenue de ses comptes en 2001 et 2002 et aux fausses informations diffusées ont débuté en 2002.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Des mesures pour restaurer la confiance de la communauté financière ont été prises, comme la création d'un comité d'audit et la nomination d'administrateurs indépendants. - Altran a nommé début 2005 un nouveau Directeur général en la personne de Christophe Aulnette, jusque là PDG de Microsoft France. Il a remplacé le fondateur de la société, Alexis Kniazeff, qui avait décidé de ne plus rester à la tête de la société suite à sa mise en examen en juillet 2004 pour diffusion d'informations trompeuses, présentation de comptes inexacts, faux et usage de faux. Cette nouvelle a contribué à consolider la confiance du marché. - Altran peut être considéré comme une valeur "recovery". Au premier semestre 2005, le résultat net est ressorti à 17,7 millions, dans le vert pour la première fois depuis le premier semestre de 2003. - Le groupe a lancé en 2005 un plan d'économies économies basé sur la réduction des frais de holding, la mise en commun des dépenses éparpillées au sein des 220 filiales et, sur la rationalisation de l'immobilier.

Les points faibles de la valeur

- Malgré ses efforts, le groupe souffre encore d'une crise de confiance des investisseurs, notamment sur la sincérité de ses comptes, et le regain de confiance risque de prendre du temps. - La visibilité de l'activité d'Altran est limitée par la structure très décentralisée du groupe (qui compte plus de 200 sociétés dispersées dans le monde). - Le groupe doit désormais s'attacher à restaurer ses marges. Le titre reste donc soumis à la capacité du groupe à réaliser cet objectif. - Les performances décevantes d'Altran en France contrastent avec la croissance de ses concurrents. - Le groupe doit s'attacher à faire baisser son taux de turn over et à substituer des ressources internes à la sous traitance.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité. - Parallèlement, l'effectif est à surveiller. Ces éléments sont d'autant plus importants que la rentabilité de ces sociétés est plafonnée. En effet, toute augmentation de chiffre d'affaires requiert une augmentation de l'effectif.