CARREFOUR perd plus de 4% sur des ventes décevantes

12/01/2007 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - Carrefour perd 4,64% à 44,60 euros suite à la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel décevant. Cette contre-performance a conduit JPMorgan à dégrader son conseil sur la valeur de Neutre à Sous-pondérer. Le broker estime que si le mois d'octobre a été exceptionnellement mauvais, les mois de novembre et de décembre n'ont pas été beaucoup plus réjouissants. JPMorgan a abaissé ses prévisions de bénéfices par action pour 2006, 2007 et 2008 de respectivement 5%, 8% et 7%, ce qui a ramené son objectif de cours de 46 à 43 euros. Fideuram Wargny est passé quant à lui d'Acheter à Conserver. Carrefour a publié, au titre du quatrième 2006, un chiffre d'affaires de 23,527 milliards, en hausse de 3,9% à changes constants. La période a été marquée par un indice de confiance des consommateurs en baisse en Europe, un mois d'octobre difficile avec des ventes en recul de 4,9% en Europe, des effets calendaire et de change négatifs et une diminution de la contribution des ventes de carburant. Sur l'année, le chiffre d'affaires du distributeur s'élève à 87,42 milliards d'euros, en hausse de 6,3% à changes constants. (V.G.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Numéro deux mondial de la grande distribution, et numéro un en Europe, Carrefour dispose aujourd'hui d'un parc de plus de 8000 magasins répartis dans une trentaine de pays. Le groupe est présent dans les différentes formes de commerce de détail à dominante alimentaire (l'hypermarché, le supermarché, les magasins de maxi discount, le commerce de proximité ainsi que dans le cash and carry). Il fédère notamment les enseignes Carrefour, Champion, Shopi, Dia , ED et Marché Plus.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Carrefour bénéficie d'un savoir-faire reconnu dans les différents formats de magasins. Il s'impose aussi comme un acteur local dans les différents pays où il est présent. - Le groupe profite du dynamisme des marchés sur lesquels il est présent à l'international, qui représente plus de 50 % de son chiffre d'affaires. - Le recentrage sur le cœur de métier se poursuit : après s'être séparé de ses centres automobiles et de son activité optique, le groupe s'est retiré en 2005 du Japon, du Mexique, de la République tchèque et de la Slovaquie, et a cédé Prodirest dans la restauration collective. - Une politique de strict contrôle des coûts a été mise en place parallèlement à une stratégie offensive de gains de parts de marché sur la base d'un positionnement tarifaire compétitif. - Le titre fait régulièrement l'objet de poussées spéculatives liées au caractère éclaté de son capital. Wal Mart ou Tesco sont les prédateurs éventuels le plus souvent cités.

Les points faibles de la valeur

- La bataille sur les prix que se livrent les grands groupes de distribution pèse sur les marges et rend ardue la reconquête des parts de marché perdues par Carrefour ces dernières années. - Le marché s'inquiète de l'essoufflement du concept des hypermarchés en France et de la montée en puissance du hard discount. - La vigueur de la croissance des activités du groupe à l'international, qui a permis de compenser les baisses de régime en France, n'est pas assurée. - Les analystes attendent l'amélioration des performances du groupe dans le non-alimentaire en France. - Fitch Ratings et Standard & Poor's ont abaissé de "A+" à "A" la note de Carrefour après que le distributeur a annoncé son intention de réaliser 10 milliards d'euros d'investissements de croissance sur 2006-2008. Ces notes restent toutefois parmi les plus enviables du secteur.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- L'activité de Carrefour est directement liée au niveau de consommation des ménages. Toutefois, même en période de crise, les besoins de base des consommateurs varient peu. Ils accordent toutefois de plus en plus d'importance aux prix et se tournent massivement vers les premiers prix et le hard discount. - De manière générale, à l'image de ses pairs, toutes les crises alimentaires, auxquelles le public est de plus en plus sensible, sont susceptibles de peser sur les ventes du produit concerné (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique). - Les incertitudes persistent en ce qui concerne les conséquences de l'entrée en vigueur au 1er janvier 2006 de la loi Dutreil réformant la loi Galland, qui régit les relations commerciales entre distributeurs et fournisseurs.