SAFRAN progresse dans l'espoir d'une remontée des résultats en 2007

16/01/2007 - 10:10 - Option Finance

(AOF) - Safran prévoit une croissance de son chiffre d'affaires, de son résultat opérationnel et de son résultat net en 2007, ce qui fait rebondir le titre de 4,83% à 18,03 euros, son plus haut niveau sur un mois. Cette déclaration a été effectuée dans le cadre de l'annonce d'un chiffre d'affaires annuel provisoire légèrement supérieur aux prévisions. Attendu autour de 11 milliards d'euros, le chiffre d'affaires est finalement ressorti à 11,256 milliards, en croissance de 6,4% (+9,7% en comparable) grâce au dynamisme de la branche Propulsion aéronautique qui représente 45% de l'activité. Son chiffre d'affaires a ainsi progressé de 12,9% (+16% à dollar constant) à 5,072 milliards d'euros grâce à la forte croissance des ventes de moteurs d'avions civils et d'hélicoptères. Le chiffre d'affaires Equipements aéronautiques a lui augmenté de 4,3% (+8% à devises et périmètre constants) à 2,617 milliards d'euros, ralenti par un décalage de 142 millions d'euros de chiffre d'affaires dû au programme A380. Pour la branche Défense Sécurité, le chiffre d'affaires retenu est de 1,4 milliard d'euros, en progression de 13,6%. Toutefois, compte tenu des travaux de clarification comptable actuellement en cours, il existe une incertitude de l'ordre de 40 millions d'euros par rapport à ce chiffre. Le chiffre d'affaires de la branche Communications est en retrait de 7,5% à 2,167 milliards d'euros. A périmètre constant, les ventes auraient cru de 2,8%. L'activité mobile (44% de l'activité de la branche) a souffert de la chute des prix des combinés tandis que l'activité haut débit (56%) a bénéficié de la forte augmentation des volumes de terminaux et de décodeurs. Les analystes sont partagés quant à l'attitude à adopter vis-à-vis des titres Safran. Si Oddo Securities est passé à l'Achat sur la valeur vendredi dernier, plaçant ses espoirs dans l'arrivée de Francis Mer, Deutsche Bank a dégradé lundi son conseil de Conserver à Vendre. Le marché attend avec impatience une décision stratégique sur l'avenir de la téléphonie mobile. En 2006, les résultats dégradés du groupe, les incertitudes stratégiques et la guerre des chefs qui a déchiré les ex-Snecma et les ex-Sagem, a porté le titre safran en baisse de 13%. (V.G.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

SAFRAN est issu de la fusion de Sagem (deuxième groupe français de télécommunications, troisième groupe européen en électronique de défense et de sécurité) et de Snecma (groupe industriel aéronautique et spatial de premier plan, spécialisé dans la propulsion, les équipements et les services associés). Le Groupe , qui emploie plus de 56 000 personnes, est organisé en quatre branches d'activité : Propulsion aérospatiale, Communication, Equipements aérospatiaux, Défense Sécurité. Le groupe réalise 61 % de son chiffere d'affaires en Europe, 20 % aux Etats-Unis, 9 % en Asie et 10 % dans le reste du monde. L'actionnariat du groupe, en mai 2005, se répartissait entre le public (38,5 %), l'Etat (31,4 %), les salariés (19 %), Areva (7,4 %), BNP Paribas (1,7 %) et l'autocontrôle (2%).

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les forces de la valeur

- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le 3ème acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). - La présence dans les communications et dans les métiers de la défense ainsi que la contribution importante des services permet de limiter l'exposition du groupe au cycle de l'aéronautique civile. - La biométrie devrait connaître un flux de nouvelles favorable en 2006 avec une accélération des appels d'offres européens et internationaux. - Le groupe bénéficie d'une capacité d'innovation qui s'appuie sur 14000 personnes dédiées à la R&D. - Le groupe présente une solidité financière qui repose sur un endettement limité et des cash flows récurrents élevés.

Les faiblesses de la valeur

- L'idée de fusionner Sagem et Snecma pour créer Safran a fortement surpris le marché d'autant plus que Snecma avait précédemment refusé une offre de rapprochement avec Thales, invoquant l'absence de logique industrielle de l'opération. La création de Safran résout un certain nombre de problèmes, mais la transaction apparaît, à la plupart des analystes, dénuée de toute logique industrielle sachant que le recoupement entre les activités de Sagem et Snecma est très limité. - L'effet de change reste un risque important pour le groupe, la faiblesse du dollar affectant la rentabilité. - La mauvaise santé des activités de téléphonie mobile de Safran pèse sur les comptes. L'activité devrait toutefois repasser dans le vert en 2006.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Certains analystes estiment qu'une rationalisation du portefeuille d'activités du groupe s'impose autour de quelques axes forts où il dispose d'un potentiel de développement notable. - Safran a annoncé en 2005 la signature de l'accord de cession de l'activité Câbles de Sagem Communication au Groupe General Cable. Le groupe a de plus décidé de consolider ses activités mobiles avec celles du chinois BIRD, partenaire de Sagem Communications depuis plusieurs années.