Après la réunion organisée ce matin par bioMerieux pour présenter son plan stratégique 2007-2012, le titre accentue son avance, gagnant 7,73% à 59,90 euros en fin d'après-midi à la bourse de Paris. Stéphane Bancel, qui a officiellement pris son poste de directeur général le 1er janvier, a visiblement su se montrer convaincant face à la communauté financière.
Après plusieurs mois d'un relatif silence, suite la disparition accidentelle l'été dernier de Christophe Mérieux, lequel aurait dû prendre la tête du groupe, cette présentation était très attendue. C'est non sans une certaine émotion qu'Alain Mérieux, Président du conseil d'administration, a passé le flambeau à Stéphane Bancel qui détient désormais, en tant que directeur général délégué, le leadership opérationnel.
Maîtrisant visiblement son sujet, M. Bancel (central/Harvard, précédemment DG chez Eli Lilly après avoir débuté chez... bioMérieux au Japon) a tout d'abord présenté "son" équipe de direction, resserrée à neuf membres (14 dans le précédent comité de direction) pour plus de réactivité. Une équipe largement remaniée, avec un biais international : le Chinois Richard Ding, autre ancien d'Eli Lilly, qui prend la direction du business development, et une direction commerciale mondiale unique menée par Thierry Bernard, lequel pilotait jusqu'ici les ventes Europe. Parmi les autres membres du codir, Eric Bouvier (pharmacien et ex... capitaine de l'équipe de France de volley-ball) pour les fonctions support, Jean-Marc Durano à la production, Peter Kaspar (ex-Roche) à la R&D, Henri Thomasson aux finances, Marc Mackowiac (CEO de bioMerieux Inc.) et Alexandre Mérieux pour la division microbiologie industrielle.
La stratégie détaillée ensuite vise, sans rupture brutale, à mieux anticiper les évolutions du marché. Il s'agit de passer d'une stratégie centrée sur le lieu des analyses ; le labo, à une stratégie orientée sur des pathologies ciblées et sur les besoins des médecins et des patients (au-delà des attentes des biologistes qui se trouvent en début de chaîne). bioMérieux ciblera désormais d'une part, l'infectiologie, l'oncologie et la cardiologie, d'autre part les applications industrielles. Les ressources seront exclusivement réorientées sur ces domaines à forte valeur ajoutée et où bioMérieux dispose d'atouts conséquents.
Le groupe compte en effet s'appuyer sur ses lignes de force.
Au plan médical, la R&D continuera à nourrir le développement de l'offre. En particulier en bactériologie, en biologie moléculaire (spesis et infections nosocomiales), dans les immunoessais (notamment dans le Point of Care, c'est-à-dire les tests réalisés sur le lieu de traitement même) et dans le "théragnostic". Le théragnostic est un domaine prometteur qui vise à établir des thérapies prédictives et adaptées à chaque patient pour une efficacité maximale à moindre coût. bioMérieux travaillera pour cela, en toute indépendance, aux côtés de sociétés biotechnologiques et pharmaceutiques.
Au plan commercial, il s'agit de faire levier à partir du réseau et de la base installée : le groupe a identifié de nombreuses possibilités d'optimisation notamment en complétant son offre de produit par des accords de distribution (comme celui avec NorChip annoncé ce jour).
Enfin bioMérieux s'intéressera à des opportunités de croissance extérieure. Le groupe s'implante pour cela à Cambridge (Massachusetts) de façon à se rapprocher des cibles, en particulier dans le hors cote où plusieurs opportunités semblent déjà dans le collimateur.
En termes chiffrés, le groupe cible sur la période 2007-2012 une croissance annuelle moyenne de 7 à 9% du chiffre d'affaires à changes constants, avec une marge opérationnelle en amélioration de 1 à 1,5 point. Sachant que le potentiel dans le théragnostic n'a pas été pricé dans cette prévision alors que les opportunités sont littéralement immenses, cette approche constituant l'une des principales solutions de réduction des dépenses de santé, et déjà identifiée comme telle aux Etats-Unis par les organismes payeurs et les autorités de santé.
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