Retournement de tendance pour le CAC 40 qui a plongé dans le rouge dans l'après-midi à l'écoute du discours de Ben Bernanke et des derniers indices d'inflation US moins bons que prévu. Le CAC clôture en repli de 0,12% à 5.555 points, de nouveau pénalisé par de gros dossiers comme EADS ou EDF. L'indice phare parisien a donc sombré après la publication aux Etats-Unis, de l'indice des prix de détail, ressorti en hausse de 0,5% au mois de décembre. Le Président de la Fed Ben Bernanke, de son côté, a estimé devant le Congrès américain (Comité budgétaire), que le budget des Etats-Unis devait être "mieux contrôlé", à défaut de quoi l'économie américaine pourrait être touchée "durement". Le nouveau timonier de la Fed a insisté sur la nécessaire refonte des systèmes Medicare et de sécurité sociale aux Etats-Unis. Un des défis qui attend les Etats-Unis à l'approche des départs en retraite massifs des classes du "baby boom".
Selon Ben Bernanke, les Etats-Unis se doivent donc de prendre conscience des risques causés par les déficits... Les conséquences potentielles, préoccupantes, des déficits, en termes d'endettement et de taux d'intérêts, ont donc constitué le socle du discours de Bernanke qui a poussé les indices boursiers dans la zone rouge.
VALEURS EN HAUSSE
Ciments Français : +2,8% sur des spéculations évoquant une possible évolution du tour de table sous l'impulsion de l'actionnaire de référence Italcementi, à l'image de l'offre qui vient d'être lancée par Allianz sur sa filiale AGF dans le secteur de l'assurance
Dexia : en hausse de 2,7%. Le dossier a bénéficié de notes favorables ces dernières heures, dont celle émanant d'un grand cabinet de la place qui est passé à 'surperformance' sur l'établissement ce jeudi. La banque n'a pas connu il est vrai le même parcours boursier flatteur suivi par la plupart de ses concurrents du secteur ces derniers mois... Le marché reste aussi à l'écoute des rumeurs de rapprochements de l'établissement qui n'ont jusqu'ici jamais abouti... Le DG de Dexia, Axel Miller, se disait pourtant lui-même "ouvert a d'éventuelles opportunités de rapprochement créatrices de valeur" fin 2006, tout en précisant à l'époque "qu'il n'y avait pour le moment aucun projet de croissance externe dans les cartons"... Stratégiquement, dans le financement du secteur public, Axel Miller n'excluait pas des acquisitions ciblées à moyen et long terme aux Pays-Bas, en Italie et au Japon...
Alstom : remonte de 2,6% après les comptes trimestriels jugés favorables
Valeo : +2,3%, encore aidé par des notes de brokers favorables
Soitec : regagne 2,2% après deux journées de forte baisse sur ses perspectives décevantes au T4
Renault : remonte de 1,7% sur des achats de fonds
Thales : regagne encore de 1,5%
Michelin : termine à +1% avec Bouygues
VALEURS EN BAISSE
Vallourec : perd encore 3,5% avec le pétrole et les craintes de cessions de titres de la part de Bolloré
EADS : chute de nouveau de 3,7%, dans un marché actif au lendemain d'une baisse de déjà 2,8%. La mauvaise nouvelle est venue hier matin avec l'avertissement lancé par EADS pour le compte de sa filiale Airbus, dont l'EBIT devrait être finalement ressortir négatif sur 2006. En cause, évidemment, les retards de certains grands programmes de l'avionneur dont l'A380.
Les brokers se sont aussitôt ajustés à l'image du Crédit Suisse qui visait initialement 1,117 Milliard d'Euros d'EBIT pour Airbus en 2006. L'analyste a pris acte des coûts supplémentaires liés à la mise en place du plan de restructuration "Power8", mais s'est dit surpris par l'annonce de nouvelles charges liées à l'A380, dont le détail n'a pas été donné... Surtout, l'analyste estime que cela pose la question de savoir si d'autres "cadavres" seront retrouvés dans les placards de l'A400M, l'A350 ou les conséquences de "Power8". Le broker, déjà négatif, est du coup ressorti renforcé dans son avis plutôt sombre sur le titre, avec un conseil à la vente et une valorisation confirmée de seulement 16,50 euros par action.
Standard & Poor's, de son côté, a maintenu sa surveillance négative sur la notation crédit du groupe après les derniers événements, mais ne prévoit pas de rendre son verdict avant la publication des comptes 2006 le 9 mars prochain...
Plusieurs autres analystes ont coupé leurs prévisions et leurs recommandations, à l'image de Bernstein jeudi matin, désormais à "Sousperformance" contre "Performance de Marché" auparavant sur le titre EADS.
La direction d'EADS a toutefois précisé que la contribution positive d'EBIT estimée des autres divisions, dont les résultats sont conformes aux attentes, devrait à peu près contrebalancer l'impact négatif de l'EBIT estimé d'Airbus en 2006.
Capgemini : perd 2,5% sur des ventes de fonds
EDF : recule de 2% sur de nouvelles prises de profits
Alcatel-Lucent : termine en repli de 1,5% avec Suez et STM sur des ventes de précaution dans le sillage de Lucent
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