(AOF) - Confronté à des perspectives dégradées du fait de l'expiration de ses brevets, Jeffrey Kindller, le nouveau président de Pfizer, a dévoilé hier soir les détails du plan de redressement du groupe. Au programme, 10.000 suppressions de postes dans le monde d'ici 2008, soit 10% des effectifs, une réduction drastique des coûts et une réorganisation de l'activité pharmaceutique et de la R&D. En 2008, le géant américain comptera 48 sites de production contre 93 en 2003. L'objectif est d'économiser de 1,5 à 2 milliards de dollars et de favoriser le développement de nouveaux médicaments. Le nouveau président a présenté hier un chiffre d'affaires 2006 en hausse de 2% et annoncé une stagnation des ventes en 2007 et 2008 avec une croissance du BPA comprise entre 6% et 9% durant cette période. La potion concoctée par Jeffrey Kindller suffira t'elle à enrayer le déclin annoncé ? Le marché semble en douter: le titre a clôturé hier en baisse de 0,99% à 26,95 dollars. Il faut dire que le temps joue contre le groupe. En 2011, le médicament le plus vendu au monde, le Lipitor, tombera dans le domaine public et Pfizer sera alors privé d'un quart de ses revenus. Situation d'autant plus grave que le développement de son dauphin désigné, le Torecetratip a dû être abandonné définitivement pour des raisons de sécurité. Au-delà d'une réduction nécessaire de la voilure, quelle autre solution pour Pfizer ? Les bureaux d'études sont unanimes : trois années de recherche ne suffiront pas à découvrir, produire, tester et lancer un médicament "vedette" à l'image du Lipitor. Pour les brokers, aujourd'hui, l'avenir du géant américain, comme celui de l'industrie pharmaceutique ne se trouve plus seulement dans leurs départements de R&D mais aussi dans les laboratoires des sociétés de biotechnologie. Les 7,9 milliards de dollars, après impôts, de la vente de sa branche grand public ne devraient donc pas rester immobilisés bien longtemps.