Vincent Bolloré fait monter la pression chez Aegis et Havas ! L'homme d'affaires français a porté à la veille du week-end sa participation dans le capital du groupe de publicité britannique Aegis de 27,56% à 28,81%. Il frôle désormais le seuil des 30%, au-delà duquel la loi britannique l'oblige à déclencher une OPA.
Le groupe Bolloré, qui contrôle aussi plus d'un quart du capital du groupe français Havas, réagit ainsi au refus d'Aegis de soutenir la candidature de deux de ses proches au Conseil du groupe britannique, invoquant des "conflits d'intérêts fondamentaux".
Ce matin dans le 'Financial Times', le directeur général de Havas, Fernando Rodés, s'exprime pour la première fois depuis sa nomination en mars dernier. Il estime que Bolloré (également président du conseil de Havas) "détient la clé. Il est très probable que rien ne se fasse chez Aegis sans son consentement. Avec ce dernier relèvement, il a mis une opportunité à l'horizon pour Havas"... Tout en rappelant que Vincent Bolloré menait sa stratégie de manière indépendante, Mr Rodés vante les mérites d'Aegis, avec lequel il voit un "haut degré de compatibilité".
"Havas sera un jour invité à participer à des conversations et quand ce jour viendra, je suis sûr qu'il y a de place pour un projet commun qui satisferait les buts et les ambitions des deux parties"... Et d'ajouter qu'il existe "un certain degré d'empathie" entre Havas et Carat, la filiale d'achat d'espace d'Aegis...
Quant au groupe britannique, il a reporté son Assemblée générale du 24 mai au 14 juin. Selon 'The Times' de vendredi, la direction aurait même reçu le soutien de son deuxième plus gros actionnaire, le fonds Fidelity (9,29%) pour contrer l'arrivée d'administrateurs proche de Bolloré. Un certain nombre d'analystes craignent que Bolloré ne cherche à prendre le contrôle d'Aegis "au rabais", sans offre publique et sans prime pour les actionnaires, comme il était parvenu à le faire chez Havas, l'été dernier...
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