CASINO : un broker passe à Vendre à la veille des ventes annuelles

24/01/2007 - 11:03 - Option Finance

(AOF) - Casino, en recul de 2,90% à 67 euros, enregistre la deuxième plus forte baisse du SRD. SG a abaissé sa recommandation sur le titre de Conserver à Vendre avec un objectif de cours de 61 euros. Les marchés restent dans l'attente de la publication, demain après Bourse, du chiffre d'affaires annuel du groupe de distribution. Le consensus Reuters table sur une hausse des ventes de 1,9% au quatrième trimestre. Les estimations des analystes s'échelonnent de 6,4 à 6,5 milliards d'euros. Casino s'était fixé comme objectif une croissance organique supérieure à 2,3%. Demain, l'attention des opérateurs se portera essentiellement sur les commentaires du groupe de distribution sur sa stratégie de rentabilité en France, sa stratégie de relance de l'enseigne Leader Price et les cessions d'actifs. Le marché prévoit une croissance trimestrielle de 2,1% en France, selon le consensus Reuters. Les analystes sont plutôt pessimistes, au vu des médiocres performances enregistrées par le concurrent de Casino, Carrefour. Le très mauvais mois d'octobre dans la distribution, l'effet calendaire négatif et la baisse des ventes d'essence ont-ils eu un impact comparable sur les ventes de Casino? Fideuram Wargny pense pour sa part que Casino devrait rassurer sur sa capacité de restaurer sa rentabilité en France. Le consensus Reuters table sur une faible croissance de 0,2% pour Franprix et Leader Price. On attend de Casino des mesures pour relancer la rentabilité de ces deux enseignes. Selon SG, Franprix et Leader Price, dont la croissance négative est intégrée dans le prix du titre Casino, devraient avoir à affronter une forte concurrence sur les prix au premier semestre 2007, Carrefour et Leclerc ayant déjà amorcé une telle politique. Un repositionnement en termes de prix est nécessaire. Pendant ce temps, Casino poursuit sa stratégie de cession d'actifs sous-performants. Certains analystes pensent que ces cessions, prévues pour 2 milliards d'euros, auront un double effet positif sur les comptes 2007 : baisse des frais financiers suite à la réduction de l'endettement et remontée automatique de la rentabilité des actifs restés dans le périmètre. Ils estime également que les mesures prises pour relancer les ventes, réduire les coûts ou mieux valoriser le patrimoine immobilier n'ont pas encore été intégrées par le marché. (A.C-F) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Fondé en 1898, Casino est un groupe plus que centenaire, et l'un des premiers groupes français de distribution multiformat, avec un parc total de plus de 9000 magasins dans 15 pays, essentiellement constitué de supérettes et de supermarchés. La société fédère les enseignes Casino, Géant, Leader Price, Franprix et Monoprix. Depuis fin mars 2005, Jean-Charles Naouri, l'actionnaire de référence de Casino par le biais de Rallye, a pris la direction de Casino. Casino a introduit en bourse sa filiale foncière Mercialys le 11 octobre 2005.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts

- Le groupe bénéficie d'une forte présence dans les magasins de proximité et le hard discount, principalement en France ce qui constitue un atout essentiel au niveau de la diversification des formats. - Casino affiche une rentabilité élevée sur le commerce de proximité. - Les marges de Monoprix résistent bien dans un environnement concurrentiel tendu dans la mesure où la clientèle de cette enseigne est moins attentive aux prix que celle d'autres formats de distribution. Une éventuelle acquisition des 50 % de Monoprix détenus par Galeries Lafayette serait immédiatement relutive, selon le groupe, et pourrait être facilement refinancée.

Les points faibles

- Les marges du groupe sont mises sous pression en France en raison de la bataille sur les prix que se livrent les grandes chaînes d'hypermarchés. Un segment sur lequel le groupe a du mal à trouver son positionnement. - La reprise de Laurus aux Pays-Bas ne s'est pas révélée être une opération fructueuse pour le groupe. D'ailleurs, Casino a retardé l'exercice de l'option d'achat dont il bénéficie pour porter sa participation dans Laurus de 45 % à 51,2 %. L'option n'est désormais exerçable qu'à compter du 1er juillet 2007. Certains analystes estiment que Laurus pourrait bien faire partie du plan de cessions d'actifs de Casino. - Si le groupe a atteint son objectif d'un gearing inférieur à 100 % fin 2005, sa structure bilantielle est encore loin d'être confortable. Le plan de cessions d'actifs devrait permettre d'améliorer significativement la situation.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- De manière plus générale, l'activité de Casino est liée à la consommation des ménages. Toutefois il faut relativiser ce lien dans la mesure où même en période de crise, les besoins de base des consommateurs varient peu. D'autant que Casino est essentiellement présent dans l'alimentaire, et notamment dans le hard-discount. - A l'image de ses pairs, toutes les crises alimentaires, auxquelles le public est de plus en plus sensible, sont susceptibles de peser sur les ventes du produit concerné (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique). - Les incertitudes persistent en ce qui concerne les conséquences de l'entrée en vigueur au 1er janvier 2006 de la loi Dutreil réformant la loi Galland, qui régit les relations commerciales entre distributeurs et fournisseurs.