La valeur du Jour à Paris - L'OREAL a tapé dans l'oeil du marché

26/01/2007 - 10:54 - Option Finance

(AOF) - L'Oréal enthousiasme les marchés, son titre gagnant 4,37% à 81,15 euros à la Bourse de Paris. Les analystes ont eu la confirmation hier soir de la solidité du modèle L'Oréal. Le leader mondial des cosmétiques a annoncé un chiffre d'affaires au 31 décembre 2006 de 15,79 milliards d'euros, en progression de 8,7% par rapport à 2005 dont une croissance organique de 5,8%. Selon un consensus JCF, les analystes misaient sur des ventes de 15,77 milliards d'euros, en hausse de 8,6%. Difficile d'être plus proche des attentes. Plusieurs brokers de renom sont passés à l'Achat sur le titre. Si l'ensemble des analystes semblent peu étonnés du chiffre d'affaires global de L'Oréal, ils soulignent néanmoins certains tendances inattendues comme la croissance en Europe de l'Ouest (+3,5% en comparable en 2006) et aux Etats- Unis (+2,7%). En réaction à ces chiffres, Fideuram Wargny a relevé sa recommandation sur le titre L'Oréal de Conserver à Acheter avec un objectif de cours à 88 euros.Le bureau d'études avait sous-estimé le progression en Amérique du Nord au quatrième trimestre, tablant sur 3% contre 3,6% affiché par le groupe. L'année 2007 devrait voir l'accélération de cette hausse malgré la réorganisation des distributeurs. Enfin, en Europe de l'Ouest, L'Oréal a conservé ses parts de marché et renoué avec la croissance. Oddo Secutities a également relevé son conseil, passant d'Accumuler à Acheter avec un objectif de cours porté de 86 à 92 euros. Credit Suisse a lui relevé sa recommandation de Neutre à Surperformance et son objectif de cours de 80 à 88 euros. Le broker estime que c'est la première fois depuis janvier 2006 que le titre subit une aussi forte décote par rapport à ses pairs. Merrill Lynch est passé à l'Achat avec un objectif de cours de 85 euros, prenant également en compte la décote du titre. En revanche, Société Générale reste sur une recommandation de Vente et un objectif de cours de 77 euros. Le broker estime que le consensus est trop optimiste concernant le résultat opérationnel du groupe et que L'Oréal fait moins bien que ses concurrents en matière de relance de la croissance organique. Il ajoute que les estimations de croissance du BPA sont plus faibles que la moyenne du secteur. En ce sens, SG ne voit aucun catalyseur qui pourrait pousser le titre vers de plus haut sommets. (A.C-F) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITES DE LA SOCIETE

L'Oréal, leader mondial des cosmétiques, intervient notamment dans les produits capillaires, les soins pour la peau, la protection solaire, le maquillage, le parfums et les produits de toilette. Dans la branche cosmétiques (98 % du chiffre d'affaires du groupe), les ventes se répartissent entre l'Europe de l'Ouest pour plus de la moitié, l'Amérique du Nord pour un quart d'entre elles et le reste du monde. Cette branche est divisée en quatre divisions : les produits grand public, les produits de luxe vendus en parfumeries, en grands magasins et en boutiques duty free, les produits professionnels, et enfin la cosmétique active, dont le chiffre d'affaires provient des ventes en pharmacies et espaces beautés spécialisés. PDG depuis seize ans, Lindsay Owen-Jones a laissé en avril 2006 les commandes opérationnelles du numéro un mondial des cosmétiques, tout en restant président du conseil d'administration. La direction générale, elle, a été confiée à Jean-Paul Agon, qui a dirigeait L'Oréal USA jusque là. L'Oréal développe Galderma, une activité dermatologique, conjointement avec Nestlé et possède 10,21% de Sanofi Aventis.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Depuis vingt et un ans, l'Oréal affiche une croissance à deux chiffres de son résultat net opérationnel par action. - L'Oréal bénéficie de la forte notoriété attachée à ses marques mondiales. En outre, le leader mondial des cosmétiques dispose d'une expertise marketing et de capacités d'innovation reconnues. L'Oréal s'appuie sur une réelle expertise misant sur la Recherche et le Développement et l'innovation. Le groupe possède 10,21% de Sanofi Aventis. - L'Oréal ne dépend pas d'une zone géographique (il s'est implanté dans les marchés émergeants très vite) ou d'un type de réseau de distribution en particulier, surtout depuis l'acquisition de The Body Shop, ce qui lui confère des qualités défensives. - La structure financière du groupe, très peu endetté, lui laisse une large marge de manoeuvre pour réaliser des opérations de croissance externe. De plus, la participation non stratégique de 10 % dans Sanofi-Aventis constitue une réserve de fonds de plus de 10 milliards d'euros. - Le titre bénéficie d'un important programme de rachat d'actions. - Le vieillissement de la population est favorable à la vente de produits L'Oréal (cosmétiques et dermatologiques). - On a souvent reproché à L'Oréal son manque d'ambition en termes de croissance externe. Le rachat de Body Shop et le discours volontariste de Jean-Paul Agon en matière d'acquisitions semblent aller dans la bonne direction.

Les points faibles de la valeur

- L'atonie de la croissance en Europe et la pression des distributeurs sur les prix pèsent sur la dynamique des ventes du groupe. - L'Oréal, du fait du choix de distributeurs plus traditionnels, touche moins les jeunes. - Les mouvements de concentration dans le secteur, avec notamment la fusion Procter & Gamble - Gillette, entraînent une intensification de la concurrence. L'Oréal ne peut plus miser, en Europe, sur la croissance externe, dans un marché concentré où il détient beaucoup de parts. - L'Oréal connaît de réelles difficultés au JApon,deuxième marché ondial des cosmétiques. - La structure de l'actionnariat du groupe suscite des interrogations à moyen terme. Depuis la fusion de L'Oréal et son holding de contrôle Gesparal en 2004, la famille Bettencourt et Nestlé détiennent respectivement en direct 28,2 % et 27,1 % du capital. S'ils sont liés pour quelques années encore, ils recouvreront à terme leur liberté. - Attention à la volatilité des marchés émergeants.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le secteur des produits de soin est généralement considéré comme relativement défensif et bénéficie d'une prime par rapport aux autres biens de consommation. - Le groupe est sensible à l'évolution du dollar. Toutefois, pour limiter sa dépendance, L'Oréal a mis en place des stratégies de couverture. - L'Oréal pourrait envisager la cession d'une partie de sa participation de 10 % dans Sanofi-Aventis à partir de 2007.