LAFARGE met l'actionnaire au centre de ses préoccupations

29/01/2007 - 15:08 - Option Finance

(AOF) - Interrogé par "Investir", le directeur général de Lafarge, Bruno Lafont, déclare que son groupe a concentré ses efforts sur son plan stratégique, baptisé "Excellence 2008", qui est "le plus créateur de valeur pour le groupe". M. Lafont ajoute : "Nous avons su replacer les actionnaires au centre de nos préoccupations", précisant que le choix de nouveaux indicateurs, comme le BPA ou la rentabilité des capitaux investis, a structuré le groupe et donné une visibilité aux actionnaires. La reprise de Lafarge North America est "une excellent chose pour le groupe", ajoute le directeur général et de préciser: "nous irons probablement plus loin, grâce aux actions lancées par le groupe pour réduire nos coûts, simplifier notre organisation et accélérer nos prises de décision". Enfin, Bruno Lafont revient sur l'exercice 2006 et note les bonnes conditions météo, la baisse du coût énergétique et la conjoncture porteuse sur la plupart des marchés de Lafarge. La Chine s'est détachée des autres pays, avec l'intégration de la nouvelle entité du groupe: "Nous avons désormais une capacité de 20 millions de tonnes de ciment en Chine, mais nous allons aller plus loin et continuer à investir dans le pays", assure-t-il. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, plâtre. Il est ainsi le numéro un mondial dans le ciment (principale activité du groupe, avec près de la moitié du chiffre d'affaires total), numéro deux mondial dans les granulats et béton et enfin numéro trois mondial dans le plâtre. Le groupe emploie 80000 personnes réparties dans 76 pays. Le 3 décembre 2005, le groupe a annoncé la cession de sa filiale toiture, leader mondial dans le domaine, à PAI Partners pour 2,4 milliards d'euros. Présente dans le capital du cimentier français depuis février 2006 à hauteur de 6,5%, la holding d'Albert Frère a franchi le 27 décembre 2006, le seuil de 15% des droits de vote de Lafarge. Une prise de participation faisait suite à la sortie d'Albert Frère du capital d'Eiffage, groupe de construction et d'exploitation d'autoroutes dont il possédait 6,1% du capital.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, et plâtre. Le groupe bénéficie également de sa présence géographique sur tous les continents, ce qui lui permet de lisser les à-coups conjoncturels. - Compte tenu de ses fortes positions, Lafarge peut tenter de répercuter auprès de ses clients ses hausses de coûts. - Le groupe peut se prévaloir d'une trésorerie solide lui permettant d'envisager des acquisitions de petite et moyenne taille. - Fin 2006, la montée au capital à hauteur de 15 % d'Albert Frère (GBL), un actionnaire réputé exigeant, a été bien accueillie par le marché. - Le dossier Lafarge présente un aspect spéculatif en raison de l'émiettement du capital du groupe dans une optique de consolidation du secteur. - La branche toiture a vu sa marge d'exploitation se détériorer fortement en 2005. L'annonce de la cession de cette activité a été bien accueillie par les investisseurs. Cette vente va permettre d'accroître les capitaux disponibles et d'améliorer l'endettement qui découle de cette opération.

Les points faibles de la valeur

- La hausse du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30 % des coûts de production du ciment, ainsi que celle des prix du transport pèse sur la rentabilité du groupe. - Une légère baisse du bénéfice par action pourrait intervenir en 2008, compte tenu du ralentissement de l'activité aux Etats-Unis et de l'effet sur les marges.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30 % des coûts de production du ciment. - L'appréciation de l'euro face au dollar est pénalisante même si les recettes en dollars sont adossées à des coûts en dollars. - Lafarge pourrait un jour manifester le désir de prendre le contrôle du portugais Cimpor dont il détient 12,6 %. Le groupe a d'ailleurs lancé début février 2006 une offre de rachat des minoritaires (47 %) de sa filiale américaine Lafarge North America.