Comme dans un des meilleurs scénarios de Jean Van Hamme (auteur de Largo Winch) le feuilleton Arcelor-Mittal Steel n'en finit pas de réjouir les amateurs du genre avec de nombreux rebondissements inattendus, le dernier en date étant le rapprochement proposé entre le luxembourgeois et le russe SeverStal.
Il n'est pas dit toutefois que ce projet assure à Arcelor son indépendance face à Mittal Steel.
En effet Alexeï Mordashov bénéficie d'un mécanisme de "débobinage" automatique lui permettant de se dégager si le groupe de Lakshmi Mittal acquiert plus de 50% du capital (dilué) d'Arcelor. M. Mordashov recevrait dans ce cas une indemnité de 140 millions d'euros. Le milliardaire russe bénéficie aussi d'une option pour se retirer du deal sous trois mois si Mittal Steel montait au capital d'Arcelor sans toutefois atteindre 50%.
De son côté Mittal Steel n'a cependant pas de temps à perdre. Sa banque conseil, Goldman Sachs cherche en effet à provoquer une assemblée générale où la transaction avec SeverStal et l'augmentation de capital afférente serait réellement soumise à l'approbation des actionnaires. Goldman Sachs demande à ce que l'opération serait soumise à l'aval d'une majorité qualifiée des 2/3 des votants et non, comme le propose le board d'Arcelor, approuvée d'office à l'assemblée qui doit se tenir le 28 juin sauf à ce que plus de 50% des actionnaires s'y refusent - alors que les précédentes AG du groupe n'ont jamais réuni plus de 35% des actionnaires.
Mais pour que cette demande de réunion d'une AG extraordinaire soit validée à temps (la réunion ne pouvant se tenir que 30 jours après), il est nécessaire de recueillir le support de 20% des actionnaires. Il pourrait donc être déjà trop tard... Le projet ayant été annoncé en veille de week-end prolongé (les places financières de Londres et Wall Street sont fermées ce lundi), Goldman Sachs a sans doute d'autant plus de mal à recueillir les signatures !
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