La perspective d'une fusion entre Arcelor et le russe Severstal semble rencontrer autant de critiques que celle de Mittal Steel, sur le plan du gouvernement d'entreprise. Ce matin, Alexeï Mordachov, le patron de Severstal, qui a entamé un "road show" avec Guy Dollé, le no1 d'Arcelor, affirme dans la presse économique, que le projet est le "meilleur" actuellement disponible, et dément avoir l'intention de monter jusqu'à 45% du capital d'Arcelor (perspective pourtant évoquée certes au conditionnel dans la présentation faite par Arcelor aux analystes). Il affirme même ne pas avoir les moyens financiers pour renforcer sa position...
L'échange des actifs de Severstal contre des titres Arcelor, permettra au milliardaire russe de devenir l'actionnaire de référence du sidérurgiste luxembourgeois avec 32,2% du capital, mais cette part sera portée à 37% à 38% après la mise en oeuvre du programme de rachat d'actions prévu par Arcelor.
Un seuil supérieur aux 33,3% au-delà desquels la réglementation luxembourgeoise exige le lancement d'une OPA. Mais ce franchissement de seuil étant 'passif', Arcelor et Severstal estiment qu'il pourront déroger à cette obligation !
Ce qui n'est pas du tout l'avis de l'ADAM (Association de défense des actionnaires minoritaires) qui a écrit hier à Arcelor, pour demander le lancement d'une OPA en bonne et due forme. Selon un extrait de cette lettre, publié ce matin par 'Les Echos', "agissant de concert avec Arcelor, M. Mordachov ne saurait se prévaloir du calendrier qui sera choisi par son partenaire (à savoir la mise en oeuvre de la réduction de capital après son augmentation) pour prétendre franchir 'passivement' le seuil qui l'oblige à offrir une sortie aux minoritaires et échapper ainsi à cette l'obligation" de lancer une OPA.
L'affaire est donc encore loin d'être bouclée.
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