8 jours de retard. Initialement programmé pour être dévoilé le 20 février dernier, le plan de restructuration d'Airbus, "Power8", le sera finalement demain 28 février devant le Comité d'Entreprise Européen de l'avionneur. Ces 8 jours ont été riches en rebondissements. Celui du report d'abord, le 19 février. Celui des manifestations d'hostilités entre français et allemands ensuite. Celui de la rencontre scellant la "réconciliation", entre Jacques Chirac et Angela Merkel vendredi 23. Une réunion au sommet qui a conduit Arnaud Lagardère, Manfred Bischoff, Louis Gallois et Thomas Enders à s'assoir hier autour d'une table et à trancher en faveur de l'application du plan dont tout le monde parle mais dont personne, à l'exception de ses concepteurs, ne connaît encore la teneur exacte.
Pourtant, il semble quasiment acquis que des concessions ont été faites pour obtenir l'assentiment de nos voisins. Ainsi les cessions de sites pourraient se limiter à 2 de chaque côté du Rhin, alors que les rumeurs de plan initial évoquaient 2 sites en France et 4 en Allemagne. Les suppressions de postes pourraient ne plus concerner que 7.500 personnes, dont 3.500 en Allemagne, selon le 'Handelsblatt' du jour, mais d'autres quotidiens allemands affirment que les 10.000 suppressions envisagées dans le plan d'origine seront bien là. Beaucoup de rumeurs donc, à prendre avec des pincettes. Les salariés attendent, eux, anxieusement, le CEE du groupe demain, pour connaître les détails exacts du projet.
Un projet dont les seules certitudes résident dans les objectifs financiers affichés hier par EADS : réduire la dépendance de l'avionneur au dollar, supporter les coûts supplémentaires de l'A380 et les futurs besoins de financement, soit dégager 2,1 Milliards d'Euros de contribution annuelle de résultat opérationnel courant (Ebit) dès 2010 et 5 MdsE de trésorerie sur la période 2007 / 2010.
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