SAINT-GOBAIN recule, Beffa n'envisage pas de fractionnement

27/02/2007 - 09:54 - Option Finance

(AOF) - Le titre Saint-Gobain recule de 1,28% à 73,41 euros après sa progression de la veille (+1,05% à 74,36 euros). Dans un entretien accordé au "Financial Times", le PDG du spécialiste des matériaux de construction, Jean-Louis Beffa, affirme que "fractionner le groupe à ce stade n'aurait aucun sens et ce n'est pas une réalité". Un petit nombre de cessions seulement serait souhaitable. Jean-Louis Beffa, qui confiera les rênes du groupe à Pierre-André de Chalendar en juin, a ajouté : "Avec notre stratégie actuelle nous créons de la valeur pour les actionnaires". Et de souligner la qualité des résultats financiers du groupe. D'après le journal "Les Echos" daté du 26 février, Saint-Gobain, en plein recentrage sur les matériaux de construction, devrait mettre en vente au second semestre son pôle emballages, valorisé entre 3 et 4 milliards d'euros. En 2006, cette activité a représenté près de 10% des revenus du groupe et 11% de son résultat opérationnel. Selon le quotidien, il devrait attirer les fonds de capital-investissement. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Saint-Gobain est un groupe industriel organisé en cinq pôles opérationnels: la distribution bâtiment, les matériaux haute performance (céramiques & plastiques, abrasifs et renforcement), le vitrage, le conditionnement et les produits pour la construction (matériaux de construction, isolation et canalisation). Saint-Gobain est de plus le premier verrier mondial. Présent dans 49 pays à travers le monde, Saint-Gobain est l'un des cent premiers groupes industriels mondiaux. En 2005, au terme d'une bataille acharnée de quatre mois, Saint-Gobain a finalement réussi son OPA sur le numéro un mondial du placoplâtre, le britannique BPB, pour un montant de 5,8 milliards d'euros. Il s'agit de la plus importante acquisition de son histoire. Ce leader mondial des matériau, véritable poids de lourd de 35 milliards d'euros -capitalisation et dettes comprises-, a suscité de nombreuses spéculations en 2006. Une rumeur de rachat par Lafarge puis de Leverage Buy Out (LBO) lancé par un fonds d'investissement avait déjà dopé le titre en 2006. Deux opérations qui n'ont jamais eu lieu.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le résultat d'exploitation 2006 progresse de 29,9%, le résultat net de 29,5% et le résultat net, hors plus-values de 32,6%. - Pierre-André de CHALENDAR succédera à Jean-Louis BEFFA comme Directeur Général à l'issue de l'Assemblée Générale du 7 juin 2007. Les analystes espèrent du nouveau management une meilleure discipline financière et la création de valeur. - Saint-Gobain est la cible idéale pour une OPA grâce à sa faible valorisation, son importante génération de cash flow et la facilité qu'il y aurait à le dépecer. Le groupe fait d'ailleurs l'objet de rumeurs récurrentes. - Une large diversification de ses activités et la variété de ses marchés finaux (automobile, bâtiment, aménagement de la maison, etc.) rend Saint-Gobain moins sensible aux aléas économiques et lui assure une certaine récurrence des revenus. -Selon le communiqué du 24 janvier 2007, l'acquisition de BPB a eu en 2006 un impact de 15% sur le résultat net hors plus ou moins-values.

Les points faibles de la valeur

- Saint-Gobain doit faire face à la hausse des coûts énergétiques compensée en 2006 par une hausse moyenne de 3,5% des prix de vente.. - La dette de Saint-Gobain est montée à 12,8 milliards d'euros après l'acquisition du britannique BPB fin 2005, soit 115 % des fonds propres, contre 57 % auparavant. Saint-Gobain s'est donné dix-huit mois pour céder des actifs. Elle s'établit à 11,6 milliards d'euros, en diminution de 9,7% par rapport au 31 décembre 2005, représentant 80% des fonds propres, contre 104,4% un an auparavant.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les cours des matières premières qui sont à la base des produits de Saint-Gobain doivent être surveillés. - L'évolution du cours de Saint-Gobain est liée à celle du secteur de la construction. Il faut donc suivre de près les indicateurs du bâtiment (mises en chantiers, permis de construire.). - De manière plus spécifique l'évolution des risques liés à l'amiante (dépôts de plaintes, changement de la législation aux Etats-Unis) est à surveiller. Le nombre de nouveaux litiges mettant en cause CertainTeed en 2006 s'élève à 7 000 environ, en baisse de 59% par rapport à 2005 (17 000 plaintes).