EADS : Airbus veut renforcer sa compétitivité grâce à Power8

28/02/2007 - 19:29 - Boursier.com

Communiqué dévoilé

Airbus, la "plus importante filiale du Groupe EADS", a dévoilé aujourd'hui les détails de son plan de redressement Power8, constitué de neuf modules. Ce plan doit permettre à Airbus de faire face aux défis de la faiblesse du dollar, d'une pression concurrentielle accrue, des surcoûts financiers liés aux retards de l'A380 et des besoins futurs de financement. Le processus de transformation se déroulera progressivement sur plusieurs années. La Direction d'Airbus mettra en place de fortes réductions des coûts et une gestion optimisée de la trésorerie devant générer 2,1 Milliards d'euros de contribution annuelle d'Ebit à partir de 2010 et 5 Milliards d'euros supplémentaires de trésorerie cumulée de 2007 à 2010. Les mesures pour diminuer les coûts de structure, et en particulier les effectifs, requièrent une provision de 680 Millions d'euros à comptabiliser sur le premier trimestre 2007. Pour garantir une mise en oeuvre complète et durable du plan Power8, Airbus a mis en place un système de suivi strict avec des indicateurs tangibles de coûts et de trésorerie, et ce jusqu'à leur matérialisation dans les états financiers. "L'objectif principal de Power8 consiste à rendre Airbus plus efficace et plus compétitif, de manière à offrir les produits les plus avancés et les plus rentables pour mieux servir ses clients à l'avenir", ont déclaré Louis Gallois et Thomas Enders, Présidents exécutifs d'EADS. "A défaut de mettre en oeuvre Power8 rapidement, la rentabilité risquerait d'être en décalage sensible par rapport aux standards de l'industrie et aux attentes légitimes. Cette situation est insupportable et inacceptable. Power8 est précisément conçu pour réduire ce décalage", a déclaré pour sa part Hans Peter Ring, Directeur financier (CFO) d'EADS et d'Airbus. Plusieurs modules du programme Power8, en particulier la diminution des coûts de structure, auront pour objectif une gestion moins lourde et plus efficace économiquement. La Direction d'Airbus propose "la suppression progressive de 10.000 postes sur quatre ans, dont 3.200 en France, 3.700 en Allemagne, 400 en Espagne, 1.600 au Royaume-Uni, et 1.100 au sein du siège central d'Airbus à Toulouse". 5.000 de ces postes sont occupés par des salariés intérimaires ou des sous-traitants en contrat sur site pour lesquels les réductions vont commencer immédiatement. Les 5.000 autres postes concernent les employés d'Airbus. La priorité est donnée aux réductions par attrition, aux programmes de départ volontaire et autres procédures qui seront négociés dans chaque pays. A ce stade, la Direction d'Airbus n'envisage aucun licenciement sec. Un certain nombre de mesures vont être mises en oeuvre pour optimiser l'efficacité des Chaînes d'Assemblage Final. Toulouse verra sa chaîne d'assemblage final long-courriers bénéficier d'un surcroît de capacité, car l'A350 XWB sera assemblé et recevra son aménagement intérieur à Toulouse. A Hambourg, une troisième chaîne d'assemblage final de la famille A320 va être mise en place immédiatement. Elle bénéficiera d'une flexibilité totale, de manière à pouvoir aussi faire face à une augmentation de la demande d'A320 si cette demande dépasse la cadence de 14 exemplaires par mois. Hambourg assurera également l'assemblage final de la nouvelle famille de monocouloirs. En outre, de manière à permettre le montage de certaines pièces sur le lieu le plus pertinent, et optimiser ainsi les temps de cycle globaux, certaines tâches préparatoires amont de l'installation de la cabine de l'A380 et des A320 assemblés à Toulouse seront transférées de Hambourg à Toulouse. Toutefois, l'aménagement de la cabine demeurera à Hambourg et les livraisons d'A380 se dérouleront à la fois depuis Hambourg et Toulouse. S'agissant de l'ingénierie et de la production, Airbus se concentrera sur les activités coeur de métier, critiques pour l'intégrité et la sécurité des avions, ou primordiales pour la différentiation technologique et commerciale. Airbus restructurera son organisation industrielle et établira, au cours des prochaines années, un réseau à long terme avec des partenaires solides. Airbus envisage des partenariats industriels sur ses établissements de Filton, Méaulte et Nordenham, de manière à faciliter leur mutation technologique du métallique vers un mode de conception et de fabrication en composites. L'entreprise a d'ores et déjà reçu des propositions spontanées de partenaires industriels potentiels prêts à investir sur ces sites, explique EADS. Les établissements de Laupheim, Saint-Nazaire-Ville et Varel continueront d'assurer durablement d'importants volumes de travail dans le cadre des programmes aéronautiques actuels d'Airbus, tels que l'A380, les familles A320 et A330/A340, ainsi que l'A400M. Au cours des années à venir, Airbus s'engage à chercher des opportunités viables pour ces sites, parmi lesquelles des options de cession à des fournisseurs clé, de rachat par les salariés, ou de regroupement avec des sites voisins. Ces options seront examinées au cas par cas. D'ici là, ces établissements amélioreront leur compétitivité en appliquant des principes de production "au plus juste" et d'amélioration continue de la productivité. L'A350 XWB sera le premier programme à bénéficier dès son lancement de l'initiative Power 8. Airbus attribuera d'importants contrats de travaux à des fournisseurs stratégiques directs (dits "de premier niveau"), en retour d'un meilleur partage des futurs investissements, risques et opportunités. 50% des tâches de production d'aérostructures seront externalisées à des partenaires à risques (1,8 Milliard d'euros de coûts non récurrents et 600 Millions d'euros de dépenses d'investissement associées). Ce pourcentage est d'environ le double de celui des programmes précédents. D'autres modules Power8 visent à rationaliser les processus d'Airbus et à favoriser la transformation de l'entreprise : Développer plus vite (réduction du temps de cycle du développement des nouveaux avions de 7,5 à 6 ans), produire au plus juste (poursuite de l'intégration de la production et de l'ingénierie associée), réorganiser la politique d'achat (réduction de la base des coûts d'approvisionnement d'Airbus ; création d'un solide réseau de partenaires à risques), optimiser la trésorerie et satisfaire le client en priorité, explique EADS. Airbus mettra sur pied une organisation totalement intégrée et transnationale, de manière à soutenir la mise en oeuvre de Power8 et l'instauration du nouveau modèle commercial, estime encore le Groupe. Cette nouvelle organisation permettra de réduire les coûts et de renforcer le leadership au travers de responsabilités plus clairement définies, d'un processus décisionnel plus rapide et d'interfaces simplifiées, ambitionne le Groupe. Par conséquent, Airbus remplacera l'organisation des huit Centres d'Excellence actuellement structurés à l'échelle nationale par quatre Centres d'Excellence véritablement transnationaux : Fuselage & Cabine (basé en Allemagne), Voilure (basé au Royaume-Uni), Fuselage arrière (basé en Espagne), et Aérostructures (basé en France), ce dernier étant responsable du sous-assemblage du fuselage et d'activités d'aménagement intérieur cabine. S'agissant des fonctions administratives comme la Finance et les RH, l'intégration d'Airbus et d'EADS est en cours. Dès lors qu'il apportera des avantages tangibles, le partage des services avec les fonctions Groupe d'EADS constituera un autre levier permettant d'améliorer l'efficacité des processus administratifs, d'optimiser les ressources et de réduire les coûts de structure, conclut EADS dans un communiqué du jour.



(c) Boursier.com - Les informations rédigées par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.