La fusion Gaz de France / Suez devient plus que jamais politique... Ce sujet sensible sera au menu de la rencontre aujourd'hui entre Jacques Chirac et le Premier ministre italien Romano Prodi. L'Italie reproche à la France son nationalisme économique, après l'annonce précipitée d'une fusion entre GDF et Suez, fin février dernier, alors que l'électricien italien Enel préparait une offre sur
Suez.
Cette menace d'OPA transalpine continue d'ailleurs d'inspirer la classe politique française, semble-t-il, puisque selon les dernières rumeurs, les députés de la majorité, qui traînaient des pieds pour adopter la loi permettant de privatiser Gaz de France, de crainte de provoquer des mouvements sociaux, auraient changé leur fusil d'épaule dans les dernières 24H00.
Selon le quotidien 'Les Echos', l'opinion des députés UMP serait "clairement en train d'évoluer" en faveur de la fusion Suez/GDF, à condition que le gouvernement apporte une protection aux consommateurs face à la flambée des prix de l'énergie.... Il serait même question d'organiser une session extraordinaire à l'Assemblée nationale (qui doit normalement partir en congé d'été le 30 juin) pour adopter ladite loi en première lecture dans la première quinzaine de juillet....
Le lobbying intense de Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli, les patrons respectifs de Suez et de GDF, serait pour beaucoup dans cette volte-face, estime le quotidien économique. Il reste qu'en Bourse, les investisseurs semblent se lasser des multiples péripéties de ce dossier, et ont pris hier leurs bénéfices sur Suez (-2,13% à 30,38 Euros), estimant que les perspectives d'OPA d'Enel s'éloignaient désormais...
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