RHODIA : redressement réussi

07/03/2007 - 09:04 - Option Finance

(AOF) - Rhodia a dégagé en 2006 un résultat net part du groupe de 62 millions d'euros, contre une perte de 616 millions d'euros en 2005. L'Ebitda récurrent est ressorti en hausse de 33% à 683 millions d'euros. La marge sur Ebitda récurrent atteint 14,2% supérieure à l'objectif de 13% fixé par le groupe chimique. Le résultat opérationnel a atteint 359 millions d'euros contre 66 millions d'euros l'an passé. Le ratio dette nette/Ebitda s'est établi à 2,4 fois. Le groupe visait un ratio inférieur à 2,9 fois. Les conditions de marché demeurent satisfaisantes en ce début d'année 2007, avec un bon niveau d'activité et de prix, dans un environnement toujours marqué par des prix de matières premières et de l'énergie élevés a estimé le groupe. Pour Rhodia, 2007 sera une année d'investissements destinés à soutenir sa croissance. Dans le même temps, le groupe mettra l'accent sur l'optimisation de la génération de Cash Flow, avec pour objectif de générer un Free Cash Flow positif. Rhodia est confiant dans sa capacité à générer en 2008 une marge d'Ebitda récurrent supérieure à 15 % pour l'activité Chimie. Le groupe établira et maintiendra une structure financière solide avec un ratio Dette Nette sur Ebitda récurrent inférieur à 2. "Le Groupe a retrouvé toute sa flexibilité et bénéficie désormais d'une organisation resserrée, d'une discipline financière rigoureuse et d'un portefeuille d'activités dans lesquelles il dispose de positions de leadership solide. Nous avons démontré la force de nos performances opérationnelles et sommes bien positionnés pour poursuivre sur la voie de la croissance rentable", a déclaré Jean-Pierre Clamadieu, Directeur général de Rhodia. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

MOTS CLES DE L'ARTICLE

EBITDA

L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Ancienne filiale de Rhône-Poulenc, devenu Aventis (aujourd'hui Sanofi-Aventis), Rhodia est l'un des 10 leaders mondiaux de la chimie de spécialités. Partenaires des grands acteurs des marchés de l'automobile, de l'électronique, des fibres, de la pharmacie, de l'agrochimie, des produits de consommation, des pneumatiques et des peintures et revêtements, Rhodia propose des solutions sur mesure combinant molécules et technologies originales répondant aux enjeux de ses clients. L'organisation du groupe repose sur 9 entreprises qui s'articulent en deux groupes constituant les pôles stratégiques de Rhodia : Matériaux et Services de Spécialités et Chimie d'applications. A terme, l'objectif est d'intégrer la Chimie Fine à l'un des deux précédents pôles. Le groupe emploie 20000 personnes dans le monde.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Rhodia est positionné sur la chimie de spécialités, plus rentable que la chimie de base. - La groupe a réussi son plan de refinancement et sécurisé la situation de sa liquidité à moyen terme, grâce à une augmentation de capital, une émission obligataire et de nouvelles lignes bancaires. Sa dette a été ramenée de 3 milliards en 2003 à 1,6 milliard d'euros en 2006. - Rhodia a tenu ses engagements de redimensionnement de ses activités et de réduction des coûts. - Le groupe a confirmé ses objectifs 2006, soit un résultat net positif après quatre années consécutives de pertes, et une marge d'EBITDA récurrent de plus de 13%. - Avec le retournement du cycle de la chimie, le groupe peut désormais répercuter une partie de ses hausses de coûts dans les prix. - Rhodia devrait disposer de 11 à 13 millions de tonnes de CER par an à partir de 2007, et ce jusqu'en 2013. Rappelons que ces crédits, ou droits à polluer, sont attribués aux sociétés qui réduisent le niveau d'émission de CO2, dans le cadre du protocole de Kyoto. Elles peuvent les utiliser pour leurs propres besoins (sur d'autres sites polluants) ou les revendre, comme c'est le cas pour Rhodia grâce aux efforts consentis par le groupe au Brésil et en Corée. La valeur de ces crédits déterminée par la rencontre de l'offre et de la demande représente une part importante de la valorisation boursière de Rhodia.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe a enregistré quatre années consécutives de lourdes pertes. Le coût de la dette consommera 70% de l'EBE en 2007. - Le groupe traîne des "passifs environnementaux". Il a d'ailleurs intenté en vain une action contre son ancienne maison-mère Aventis afin d'obtenir l'indemnisation des passifs liés aux sites de Silver Bow (US) et de Cubatao (Brésil). - Rhodia est fortement dépendant du prix des matières premières, et plus particulièrement de celui des dérivés du pétrole (benzène...). Il est également pénalisé en cas de repli du dollar. - Les marges dégagées par les différents pôles du groupe sont très disparates. - Certains actionnaires minoritaires mènent une fronde contre la direction du groupe et plusieurs de ses administrateurs liés à Aventis. De son côté, l'AMF a estimé que le groupe a diffusé ces dernières années des informations inexactes et imprécises.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le secteur de la chimie est particulièrement sensible à la conjoncture économique. Rhodia est une valeur cyclique. - Depuis le redressement du groupe, Rhodia est également considéré comme une valeur de retournement (recovery), à haut risque toutefois.