EADS : turbulences confirmées dans le sillage de l'A380

14/06/2006 - 08:23 - Boursier.com

La cadence de production du très gros porteur plus faible que prévu...

Aurait-on décidé de "charger la barque" en cette période de tempête boursière chez EADS ? L'annonce concernant l'A380, tombée hier soir, parle pudiquement de "révision du calendrier de livraison", ce qui revient à corroborer les nombreuses rumeurs qui couraient sur le marché récemment sur un retard du très gros porteur. Voilà qui devrait avoir de lourdes conséquences sur le parcours boursier du dossier, dans un contexte de marché difficile. "A la suite d'une revue approfondie du programme de production et de livraison de l'A380, Airbus a révisé les échéances de livraison de l'appareil pour la période 2006 - 2009. Selon ce plan, un A380 doit être livré en 2006. En 2007, les livraisons se limiteront probablement à neuf appareils. Par rapport à l'objectif initial, le programme de livraison sera réduit de cinq à neuf exemplaires en 2008, et d'environ cinq en 2009", explique Airbus dans son communiqué. Financièrement, l'impact atteindra 500 Millions d'Euros sur l'Ebit du groupe sur la période 2007 / 2010. Les éventuelles résiliations contractuelles liées à ce nouveau calendrier de livraison n'ont pas été prises en compte dans la présente estimation, précise Airbus, qui a cependant intégré dans cette estimation des estimations de pénalités de retard. Par rapport au plan initial, EADS évalue que l'impact négatif sur le flux de trésorerie sera inférieur à 300 ME en 2006, puis s'élèvera à plus de 1 MdE en 2008, avant de décroître fortement par la suite. Après quelques pirouettes médiatiques ces dernières semaines, le management d'EADS ne se voile pas la face quand il affirme "Nous rencontrons une sérieuse difficulté liée à la montée en puissance industrielle du programme A380. Nous attendons de la direction d'Airbus qu'elle respecte le nouveau calendrier de livraison fixé, et si possible qu'elle l'améliore". Quelques clients, notamment Singapore Airlines, ont annoncé mener des discussions en vue de prétendre à une indemnisation. Emirates, de son côté, réfléchit à sa commande géante. Le très gros porteur totalise actuellement 159 commandes. Sur le marché, les dégradations ont commencé à tomber ce matin avec Morgan Stanley qui coupe d'un quart, à 30 euros, sa valorisation. La Deutsche Bank passe de "Achat" à "Conserver".



(c) Boursier.com - Les informations rédigées par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.