EADS : alors que l'action plonge en bourse, les analystes refont leurs comptes

14/06/2006 - 13:03 - Boursier.com

Sanctions multiples...

Triste journée de record pour EADS en bourse, avec un titre qui chute de plus de 30% avec un plus bas touché sous les 17 euros, qui constitue un plancher de plus de 2 ans (depuis mars 2004 précisément). Les volumes d'échange sont ahurissants, puisque plus de 801 Millions d'Euros ont changé de mains, soit plus du quart des échanges du CAC40 à 13h00. Près de 7 Milliards d'Euros de capitalisation ont disparu sur la matinée, puisque sur la base d'un cours de 17 euros, EADS ne "pèse" plus en bourse que 14 MdsE, moins de la moitié du chiffre d'affaires 2005 (31,7 MdsE). C'est l'annonce d'un retard de production de l'A380 qui a tout déclenché, les explications données par le management en conférence en milieu de matinée n'ayant fait qu'ajouter à la débandade. Le président Noël Forgeard a notamment paru particulièrement affecté par la déception en provenance d'Airbus, rappelant que l'annonce constituait une grosse déconvenue pour lui qui avait "construit sa carrière sur l'édification d'une relation de confiance avec les actionnaires". Les implications sont multiples. Financières d'abord, avec des coûts revus en hausse. Opérationnelles ensuite, car elles jettent le discrédit sur les compétences industrielles de l'avionneur. De confiance enfin, car Airbus continue à décevoir les marchés et ses clients après les gros doutes existant sur l'avenir du programme A350. Les analystes ont largement sanctionné le dossier, puisque Deutsche Bank, HypoVereinsbank, Aurel Leven, SG Securities ou Oddo Securities ont abaissé leurs recommandations, et que la totalité des autres courtiers ont réduit leurs anticipations et/ou leurs objectifs. Quelques bureaux d'études choisissent cependant de mettre à profit la baisse pour acheter, à l'image de Fideuram Wargny, qui a révisé en baisse ses attentes, mais écrit "Nous restons à l'achat sur la valeur compte tenu à la fois de l'effondrement, selon nous excessif, de son cours ce matin et également d'un marché actions qui nous semble sous-valorisé suite à la baisse rapide de près de 15% du CAC 40 depuis un peu plus d'un mois". "Ces nouveaux problèmes sur l'A380 vont accroître sans aucun doute les interrogations concernant la capacité d'Airbus à gérer les risque de développement de l'A350", précise de son côté la Deutsche Bank, qui est passée de "Acheter" à "Conserver" sur le dossier en abaissant son objectif de 33 à 26 euros. Chez Morgan Stanley, on souligne "Les clients majeurs comme Singapore Airlines et Emirates avaient été assurés jusque-là (par Airbus) que le programme A380 était sur de bons rails. Nous ne pouvons pas écarter la possibilité que certains clients décident d'annuler leurs ordres, ni que toute nouvelle commande d'A380 par des clients actuels ou futurs ne soit suspendue tant qu'Airbus n'est pas en mesure de prouver qu'il peut produire ces avions en temps et en heure". La question de la crédibilité du management après cette nouvelle déconvenue, qui suit le feuilleton A350 de près, revient souvent dans les commentaires des spécialistes. Ce matin en conférence de presse, Noël Forgeard a écarté diplomatiquement une question concernant d'éventuels bouleversements dans le management d'Airbus, mais des changements ne sont pas à exclure.



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