(AOF) - New Century Financial, spécialiste américain du crédit immobilier à risque, a annoncé ce mardi avoir été informé par la justice californienne de l'ouverture d'une enquête criminelle sur les transactions effectuées en Bourse sur son capital. La série noire se poursuit pour New Century Financial. Lundi, le spécialiste du crédit immobilier à risque avait indiqué avoir reçu plusieurs lettres de ses créanciers pour non respect des obligations financières sur plusieurs de ses divisions. Le groupe reconnaît aujourd'hui avoir sous-estimé sa dette envers Credit Suisse de 500 millions de dollars. Une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule. La troisième banque américaine de crédits immobiliers à risques a annoncé lundi que ses propres créanciers envisageaient de cesser de lui apporter de nouveaux financements. Dans un document transmis aux autorités de régulation, l'américain explique que ni lui ni "ses filiales ne disposent des liquidités suffisantes pour satisfaire leurs obligations actuelles de rachats dans le cadre des accords financements existants", ajoutant qu'il n'existe aucune garantie qu'il disposerait des financements nécessaires pour honorer ses engagements. Parmi les créanciers cités dans les documents de New Century Financial figurent en particulier Bank of America, Barclays, Citigroup, Credit Suisse, Goldman Sachs et Morgan Stanley. Le groupe pourrait devoir faire face à des obligations de remboursement d'un montant total de 8,4 milliards de dollars, si l'ensemble de ses créanciers lui réclamaient le rachat des prêts en cours. Seulement, New Century Financiel dispose de moins de 60 millions de dollars de trésorerie, un montant inférieur au plancher prévu par plusieurs accords de financement. Le groupe avait déjà annoncé le 4 mars au soir faire l'objet d'une enquête pénale, lancée par le procureur fédéral de Californie, portant sur des transactions sur les actions du groupe ainsi que sur des erreurs comptables. Le groupe, qui est spécialisé dans les crédits à risques, des crédits chers octroyés aux personnes financièrement fragiles, a aussi averti qu'il n'avait pas réalisé au second semestre 2006 le dollar minimum de bénéfice semestriel requis par ses créanciers. New Century a précisé que sans dispense de la plupart de ses créanciers, sa survie pourrait être menacée. D'après les spécialistes, ce n'est qu'une question de temps avant que New Century Financial ne se place sous la protection de la loi sur les faillites. Et la déroute de New Century ne serait en réalité que la partie visible de l'iceberg. Les analystes estiment à des centaines le nombre d'institutions prêteuses luttant pour leur survie.