Quels sont les risques de la crise du crédit immobilier américain?

14/03/2007 - 16:43 - Option Finance

(AOF) - Orienté à la baisse depuis plus d'un an en raison d'une politique de durcissement des taux d'intérêt, le marché immobilier américain semblait en voie de stabilisation. Mais l'annonce du risque de faillite de sociétés de crédits à haut risque comme New Century Financial, a déclenché un vent de panique sur les marchés. Les défauts de paiements chez les emprunteurs ne cessent de se multiplier. Pour autant, la hausse des taux de défauts sur les prêts immobiliers à risque pourraient-ils entraîner une crise du système financier américain ? New Century Financial, spécialiste américain du crédit immobilier à risque, a annoncé lundi avoir reçu plusieurs lettres de ses créanciers pour non respect des obligations financières sur plusieurs de ses divisions. Le groupe reconnaît aujourd'hui avoir sous-estimé sa dette envers Credit Suisse de 500 millions de dollars. D'après les spécialistes, ce n'est qu'une question de temps avant que New Century Financial ne se place sous la protection de la loi sur les faillites. Et la déroute de New Century ne serait en réalité que la partie visible de l'iceberg. Les analystes estiment à des centaines le nombre d'institutions prêteuses luttant pour leur survie. Hier, comme par réaction en chaîne, un autre groupe spécialisé dans le prêt immobilier à risque, Acredited Home Lenders, a indiqué étudier plusieurs options, dont la renégociation de ses lignes de crédits ou une augmentation de capital à la suite des pressions de certains de ses créanciers face aux risques de défauts de paiements. Pourtant le défaut de paiement de New Century Financial ne remet pas en cause la solidité du système financier américain, son encours ne représentant que 0,3% de l'encours total des prêts hypothécaires au 31 décembre 2006. Mais le nombre de procédures mises en place par les organismes de crédit américains contre des emprunteurs a atteint un niveau record au quatrième trimestre de 0,54%, tandis que les retards de paiements d'échéances sur des crédits immobiliers ont atteint leur plus haut niveau en trois ans et demi. Si le phénomène continuait à prendre de l'ampleur, il pourrait y avoir des conséquences, même diluées, dans le reste de l'économie. Pour autant, selon les spécialistes, on est encore loin de ce scénario catastrophe. Selon Christian Parisot, économiste chez Aurel Leven, "certes le marché des subprime mortgages a subi une violente correction mais la contagion reste limitée", a-t-il déclaré au journal "La Tribune". Tant que le marché du travail reste tendu et que les revenus salariaux progressent rapidement, le risque hypothécaire global demeure faible, conclut-il.