(AOF) - Barclays a confirmé lundi dans la soirée mener des discussions exclusives en vue d'une fusion avec ABN Amro. Une confirmation qui fait encore décoller le titre d'ABN Amro. Après avoir enregistré un gain de 9,7% hier, le titre bondit de 4,04% 31,15 euros. L'effet positif se fait également ressentir sur le titre de la banque britannique qui prend 1,62% à 688 pence alors que les analystes tablaient sur un repli. Si cette opération aboutit, il s'agira de la plus importante fusion bancaire jamais réalisée en Europe. Elle donnera naissance à un géant pesant près de 120 milliards d'euros. La rumeur se précise. Barclays a confirmé dès lundi soir être en négociation exclusive pour racheter ABN Amro. La banque néerlandaise est, depuis plusieurs mois, en butte aux attaques du fonds activiste TCI, qui est allé jusqu'à suggérer le démantèlement de la banque. Durant le week-end, le "Sunday Telegraph " et le "Sunday Times" avaient annoncé que la troisième banque britannique aurait proposé à ABN de jouer le rôle de chevalier blanc. Cette fusion donnerait naissance à un nouvel ensemble pesant 80 milliards de livres (116,78 milliards d'euros), numéro deux de la banque en Grande-Bretagne. Il s'agirait alors de la plus importante fusion transfrontalière en Europe, jamais réalisée. Mais rien n'est encore joué comme le précise Barclays dans son communiqué. "Nous en sommes au premier stade des discussions et il n'y a aucune certitude qu'elles aboutissent à une transaction". En effet, selon des sources proches du dossier, d'autres banques européennes seraient sur les rangs, en vue d'une prise de contrôle ou du rachat d'une partie des actifs d'ABN Amro. Parmi elles, on trouve la banque néerlandaise ING, l'espagnole BBVA ou encore la française BNP Paribas. Une nouvelle qui a amené hier Dresdner Kleinwort à relever sa recommandation sur la banque néerlandaise de Réduire à Acheter. Le broker a également révisé à la hausse son objectif de cours de 25 à 29 euros. Le bureau d'étude estime que le scénario du rachat d'ABN Amro par une banque européenne est réaliste. Selon Dresdner, ABN Amro ne devrait pas refuser cette offre malgré sa volonté affichée de rester indépendante. Le bureau d'études Bear Stearns fait quant à lui preuve d'un certain scepticisme quant à la conclusion de cette OPA, soulignant les risques de destruction de valeur sur certaines activités. De plus, le broker estime que la valorisation actuellement élevée du titre de la banque néerlandaise et les risques d'exécution pourraient décourager un acquéreur potentiel de mener l'opération à terme. Pour sa part, Cheuvreux, qui juge également ces deux banques complémentaires, estime qu'il devrait y avoir relativement peu de synergies. (C.F)