Nous l'avons déjà dit, un rapprochement entre la bourse de Paris et celle de Francfort (qui semble avoir la préférence des autorités politiques de part et d'autre du Rhin) n'est pas uniquement subordonné à des considérations stratégiques et financières. Parvenir à accorder les susceptibilités des uns et des autres est également important.
A cet égard, il semble peu probable que la nouvelle proposition annoncée hier soir par Deutsche Boerse convainque les dirigeants d'Euronext, clairement réticents bien avant l'annonce de leur projet avec le NYSE Group. Si le groupe allemand n'a pas introduit de modifications fondamentales aux conditions financières proposées (toujours deux milliards d'euros en numéraire, complétées par des titres), il s'est pourtant efforcé de proposer quelques aménagements destinés à amadouer les équipes de Jean-François Théodore.
La Börse reconnaît implicitement la nécessité d'un modèle réellement fédéral. Le groupe fusionné serait ainsi régulé par l'ensemble des régulateurs nationaux et non par la Bafin pour l'essentiel. Les diverses fonctions opérationnelles seraient par ailleurs décentralisées vers les différents sites nationaux. Y compris la fonction informatique dont une partie resterait à Paris : de plus, Deutsche Börse renonce à son modèle informatique intégré et accepte de déléguer cette fonction à une joint venture avec Atos Origin (actuellement Atos Euronext Market Solutions), la SSII étant même nommément citée.
Objectivement, Euronext ne pourra pas cette fois affirmer que cette nouvelle proposition ne contient "aucun élément nouveau". Mais il paraît exclu que le groupe abandonne son fringant fiancé américain pour retourner dans les bras de Deutsche Börse.
Du reste, par la voix de son directeur général, le New York Exchange a indiqué qu'il ne modifierait pas son offre après cette nouvelle contre-proposition de la bourse allemande.
(c) Boursier.com - Les informations rédigées par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.