La stratégie d'acquisition de Sanofi-Aventis aurait créé des tensions à la tête du groupe pharmaceutique récemment... Selon le 'Times' de Londres, le président du conseil Jean-François Dehecq, favorable à une offre sur l'américain Bristol Myers Squibb (BMS), serait en désaccord avec le nouveau directeur général, Gérard Le Fur, qui souhaiterait recentrer le groupe sur sa recherche et développement en interne.
Le quotidien britannique cite des sources bancaires, évoquant une "différence significative" de tactique entre les deux dirigeants, qui a conduit à des frictions sur l'avenir du groupe. Ces sources estiment toutefois que le point de vue de Jean-François Dehecq, qui a assuré la direction opérationnelle du groupe pendant des années avant de passer la main à Gérard Le Fur, devrait prévaloir, car il dispose d'un soutien plus important au sein du conseil et auprès des grands actionnaires du groupe, Total (plus de 13% du capital) et L'Oreal (10,5%).
Les rumeurs d'une offre de 54 Mds$ de la part de Sanofi-Aventis sur BMS avaient agité le marché en février, mais le groupe européen aurait finalement renoncé (au moins temporairement) à son projet, pour des questions de valorisation et dans l'attente de l'issue du procès Plavix, son médicament vedette co-commercialisé avec BMS.
La décision finale du juge américain pourrait intervenir d'ici à la fin avril : une décision positive pour Sanofi et BMS (c'est-à-dire confirmant la protection du brevet jusqu'en 2011), serait un catalyseur pour une reprise des négociations entre les deux groupes...
S'ils fusionnaient, ils égaleraient l'américain Pfizer à la première place mondiale du secteur pharmaceutique, avec un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 56 Mds$.
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