Les produits structurés permettent de jouer la Coupe du Monde

27/06/2006 - 18:38 - Option Finance

Questions posées à Pierre-Olivier Cailleton, analyste pour la recherche spécialisée dans les produits structurés chez BNP Paribas Equities & Derivatives

Vous venez de publier votre étude annuelle sur les produits structurés. Comment évolue ce marché au niveau mondial ?

Nous observons, depuis deux ans, une ouverture des investisseurs aux classes d'actifs "exotiques" qui ont offert des performances supérieures aux marchés actions et obligataires. Ils peuvent en effet, à travers des produits structurés, être présents sur les matières premières, l'énergie et l'immobilier. Si, en France, ils restent très conservateurs et privilégient des produits basés, en majorité, sur les marchés actions, aux Etats-Unis, en Asie, en Italie, en Allemagne et au Royaume-Uni, leur appétit pour des sous-jacents de plus en plus exotiques s'est renforcé en 2005. En Allemagne, les investisseurs peuvent, par exemple, jouer sur les résultats de la Coupe du Monde de football grâce à un produit structuré qui intègre une prime de 2 à 3% en fonction des scores obtenus par une équipe. D'autres peuvent investir sur les émissions de CO2... Mais pour intégrer ces nouveaux sous-jacents dans leurs produits structurés, les banques doivent apprendre à gérer de nouveaux types de risque et de couverture.

Comment le marché des produits structurés va-t-il évoluer ?

Les volumes devraient rester importants cette année, mais la demande pourrait évoluer en termes de produits. Depuis quelques semaines, les marchés se montrent, de manière générale, plus hésitants, ce qui devrait se traduire par une demande plus forte pour des produits avec des profils de rendement sécurisé. Les banques qui proposaient, jusqu'à présent, essentiellement des structures de croissance (dont le rendement équivaut à la performance du sous-jacent à l'échéance), devraient ainsi être amenées à intégrer des garanties ("locking") à ce type de produits. La plus grande prudence des investisseurs devrait donc permettre le retour à des placements plus défensifs, comme les structures de rendement (délivrance d'un coupon conditionné par l'évolution du sous-jacent) ou les structures de performance relative d'un indice ou d'un groupe d'actions par rapport à un autre. Propos recueillis par Ludivine Garnaud