(AOF) - Ubisoft a annoncé, mardi soir, ses résultats pour l'exercice 2005-2006. Le chiffre d'affaires de l'éditeur vidéo s'établit en hausse de 3% à 547,1 millions d'euros. Le résultat net, quant à lui, ressort à 11,9 millions d'euros contre 24,7 l'année dernière. Le taux de marge brute se maintient à un niveau élevé (65,9%) grâce à la performance réalisée sur les consoles de nouvelle génération à forte marge. La hausse de 12,8 millions d'euros des dépenses de R&D et l'augmentation de 18,4 millions d'euros de dépenses publicitaires expliquent notamment ces bons résultats. Le PDG d'Ubisoft, Yves Guillemot, a déclaré "2006-2007 sera une nouvelle année de transition avec l'arrivée des consoles PS3 et Wii. Nous prévoyons une croissance de nos ventes comprise entre 5% et 10%, malgré un marché global attendu en baisse de 7%, grâce au lancement de 5 nouvelles marques à fort potentiel dont : Assassin's Creed nommé meilleur jeu d'action / aventure à l'E3, Red Steel qui sortira en exclusivité lors du lancement de la Nintendo Wii, Heroes of Might and Magic V, déjà sorti sur l'exercice, qui s'est classé n°1 des ventes PC au Royaume-Uni, en France et en Allemagne lors de son lancement. Le résultat opérationnel courant avant stock options devrait s'améliorer et représenter entre 3% et 4% du chiffre d'affaires total pour 2006-2007. Nous confirmons notre objectif de chiffre d'affaires pour le premier trimestre 2006-2007 d'environ 60 MEUR.". Yves Guillemot poursuit "2007-2008 sera une année de forte reprise du secteur et nous devrions à nouveau surperformer le marché dont la croissance devrait cette année là avoisiner les 17%. Les investissements engagés depuis 2 ans nous permettront en effet de lancer 5 nouvelles marques et de nouvelles licences cinématographiques. Dans ce contexte, le résultat opérationnel courant avant stock options devrait être en très forte amélioration." Le dirigeant conclut, "Nous allons poursuivre notre stratégie offensive d'investissement sur les nouvelles consoles afin de continuer à croître plus vite que le marché grâce à la création de nouvelles marques et à l'entrée sur de nouveaux segments de jeu. Nous pourrons ainsi profiter pleinement du fort rebond du secteur attendu dès 2007-2008." (AOF)
Ubi Soft Entertainment est développeur, éditeur et distributeur de jeux vidéos. Créé par cinq passionnés de loisirs interactifs, les frères Guillemot, le groupe est entré en Bourse en 1996. La fratrie est toujours aux commandes aujourd'hui. La société emploie environ 3000 personnes, dont les 2/3 dédiés à la production. Le troisième éditeur européen a franchi la barre des 500 millions d'euros de chiffre d'affaires pour son exercice clos en mars 2004. Il compte plus de 1000 titres en portefeuille et on trouve parmi ses best sellers : Rayman, la série des Tom Clancy's Splinter Cell, Prince of Persia, Myst, ou encore Chessmaster et Kong Kong. Dans le domaine des jeux sur téléphone, Ubisoft détient une participation de 19,9 % dans le capital de Gameloft, dirigée par Michel Guillemot.
Les points forts de la valeur
- Ubi Soft a développé l'infrastructure nécessaire pour devenir un acteur mondial. La société est en mesure de développer des jeux pour toutes les plates-formes. - Ubisoft est devenu l'un des plus importants créateur de marques du secteur des jeux vidéo. Chaque lancement est un pari risqué mais assure une récurrence du chiffre d'affaires et une marge plus importante que les licences. - Le titre revêt un attrait spéculatif avec l'entrée non sollicitée du numéro un mondial des jeux vidéo Electronic Arts à hauteur de près de 20 % au capital d'Ubisoft, qui continue d'affirmer sa volonté d'indépendance. Le groupe pourrait toutefois ne pas être opposé à son rachat par un grand groupe de divertissement. - Le marché des jeux devrait connaître une hausse en 2006 et une explosion en 2007, grâce à l'arrivée des consoles de nouvelle génération.
Les points faibles de la valeur
- Les charges de développement et de lancement des nouveaux jeux sont en constante augmentation, sans que le succès soit garanti. Il faut désormais compter 15 à 20 millions d'euros d'investissement (hors marketing) pour un jeu à succès.
- Le succès de la société dépend avant tout de la solidité de son catalogue. La présentation des jeux en instance de sortie se fait notamment lors des salons professionnels comme l'E3 (Electronic Entertainment Expo) à Los Angeles. - La fin d'année est cruciale pour tous les éditeurs de jeux vidéos, qui réalisent la majeure partie de leur chiffre d'affaires entre septembre et janvier (avec un pic pour les fêtes). - La tendance du marché américain des jeux vidéos préfigure généralement de quelques mois celle du marché européen. - Le secteur des jeux vidéo est entre dans une nouvelle phase de transition avec l'arrivée dès fin 2005 des consoles de nouvelle génération (la Xbox 360 de Microsoft a ouvert le bal, suivie de la Playstation 3 de Sony et de la Revolution de Nintendo en 2006). - Le secteur du jeu vidéo dépasse progressivement le périmètre des consoles dédiées et des ordinateurs personnels. Il devient de plus en plus accessible sur une multitude de supports (téléphones portables, Internet, assistants personnels, lecteurs MP3...). - Le mouvement de concentration est engagé et devrait s'accélérer. Il y a une dizaine de grands éditeurs-distributeurs de jeux vidéo dans le monde. A terme, il ne devrait plus en rester que cinq ou six.