(AOF) - Dans une interview accordée au "Figaro", Jean-François Théodore, PDG d'Euronext, explique pourquoi, selon lui, "la proposition d'alliance avec le NYSE est un apport fantastique pour Euronext". Jean-François Théodore qualifie le rapprochement proposé par la Bourse américaine de "véritable partenariat naturel et équilibré, sans logique de domination et sans prise de contrôle". Selon le patron d'Euronext, au sein de ce "holding léger", les deux entités conserveraient chacune leur propre organisation, "les postes de direction seraient assurés en alternance par les européens et les américains et les décisions stratégiques seraient prises par une majorité qualifiée d'administrateurs des deux tiers". Ce rapprochement permettrait, selon Jean-François Théodore, de "créer le premier marché boursier mondial, auquel Euronext serait directement partie prenante". En réponse aux partisans d'une union entre Euronext et Deutsche Börse qui participerait à la création d'une grande Bourse européenne, le PDG d'Euronext soutient que "la seule Bourse vraiment européenne aujourd'hui est Euronext. Ce qui la renforce va dans le sens de l'Europe". Jean-François Théodore justifie sa préférence pour la proposition américaine en ces termes : "Une alliance avec le NYSE s'inscrirait justement dans une logique de construction européenne respectueuse des équilibres qui en sont à la base." De plus, le patron d'Euronext affirme que la proposition actuelle de Deutsche Börse "se traduirait par un transfert de toutes les activités stratégiques en un pôle unique, basé à Francfort, ce qui est incompatible avec le développement d'une grande Bourse fédérale à l'échelle européenne". Les discussions avec Deutsche Börse restent toutefois ouvertes si, selon Jean-François Théodore, "elle est prête à réaliser une révolution "copernicienne" européenne et à ne pas considérer que son système centralisé est une fin en soi".